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Fake news, pyramides, harcèlement… Quelle peine pour le conférencier complotiste Jacques Grimault ?

Après l'audience survenue en février, le jugement doit être rendu mercredi 19 avril. [Emmanuel DUNAND / AFP]

Le jugement sur les accusations de harcèlement du conférencier complotiste Jacques Grimault envers une spécialiste des fake news historiques doit être rendu mercredi 19 avril.

Connu pour ses positions complotistes qu’il relaie notamment lors de conférences, Jacques Grimault va entendre ce mercredi le jugement du tribunal judiciaire de Paris, pour des accusations de harcèlement contre Faustine Boulay, doctorante en archéologie et engagée contre les fake news historiques.

Il lui est reproché d’avoir multiplié les messages et vidéos outrageantes envers la jeune femme, également présidente de l’Association de lutte contre la désinformation en Histoire de l’art et archéologie.

C’est dans le cadre de cette activité, lors d’une conférence à laquelle elle participait en 2019, qu’elle avait pris en exemple le film de Jacques Grimault, «La révélation des pyramides», dans lequel il indique que ces monuments n’ont pas pu être construits par les Egyptiens, mais plutôt par une civilisation mystérieuse (vraisemblablement extraterrestre) extrêmement avancée pour l'époque.

Une référence qui n’avait pas plu à l’accusé. Lors de l’audience, qui s’est déroulée le 15 février dernier, il a été mis en avant que 115 publications considérées comme du cyberharcèlement lui sont attribués : «handicapée mentale», «pauvre gourde inculte», «frustrée», «lubrique», «fosse septique»… Des vidéos reprenant le visage de Faustine Boulay étaient également diffusées sur internet pour la dénigrer, et dont l’accusation a aussi estimé qu’elles provenaient du conférencier.

«Une psychose délirante de type paranoïaque»

Face à la détresse de la jeune femme, qui a expliqué avoir arrêté sa thèse depuis cette vague de cyberharcèlement et être sous médicament, avec des séances chez le psychiatre, Jaques Grimault et son avocat, Me Paul Coudert, s’étaient montrés particulièrement véhéments. 

Le premier avait estimé qu’il était lui-même victime de «trolls» au service de sa victime présumée et qu’elle se cachait en réalité derrière les messages qu’elle a reçus. «Il n’y a pas eu de harcèlement et s’il y en a eu, c’est un petit harcèlement», avait de son côté pointé l’avocat.

L’expertise psychiatrique de Jacques Grimault, réclamée par la justice lors du renvoi du procès, l’an dernier, a décelé «une idée délirante de persécution», «une tendance envahissante à l’interprétation» mais aussi «une psychose délirante de type paranoïaque».

Le rapport indique même que son discernement était «altéré» à cause de cela, au moment des faits, et que des soins psychiatriques devraient être suivis. Une analyse rejetée par la défense.

Suite à cette audience particulière, la procureure avait demandé 10 mois de prison avec sursis probatoire contre Jacques Grimault, obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec la victime. L’avocat de cette dernière, Me Julien Bensimhon, a également réclamé 25.000 euros de dommages et intérêts.

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