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Eure-et-Loir : une mère en détention pour le meurtre de ses deux nouveau-nés

C'est à l'hôpital de Dreux que s'était présentée la jeune femme, prétextant une fausse couche après deux mois de grossesse. [CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Une femme de 28 ans a été placée en détention provisoire le 27 avril dernier, après la découverte successive de deux nourrissons morts à son domicile, a révélé L’Echo Républicain ce lundi 5 juin.

Deux découvertes macabres. Alors qu’un nouveau-né avait déjà été retrouvé mort le 19 avril dernier dans le domicile de sa mère âgée de 28 ans, le cadavre d’un second nourrisson a été découvert en état de décomposition le 26 avril, dans la même maison familiale de Bû (Eure-et-Loir), a révélé L’Echo Républicain lundi 5 juin. 

La mère des deux nourrissons est une assistante maternelle agréée en 2015 jusqu’en 2025. Déjà mère de deux enfants de 3 et 9 ans avec son compagnon qu’elle fréquente depuis 2012, elle n’a jamais été condamnée par la justice.

Elle a été mise en examen pour meurtre d’un mineur de moins de 15 ans, puis placée en détention provisoire le 27 avril, a poursuivi le journal local.

Tout a commencé dans la soirée du 18 avril dernier, aux alentours de 18h45. L’assistante maternelle de 28 ans s’est rendue aux urgences gynécologiques de l’hôpital de Dreux, ville voisine, pour des saignements abondants : «Elle a expliqué au médecin qu’elle venait de faire une fausse couche après une grossesse de deux mois», a indiqué le procureur Frédéric Chevallier à L’Echo Républicain.

«Elle disait qu’il y avait une erreur et qu’il n’y avait aucun infanticide»

Seulement la version de la jeune femme n’a pas convaincu les urgentistes, qui s’étaient penchés sur son dossier médical, et avaient vu la trace de plusieurs rendez-vous à l’hôpital de Dreux, dont plusieurs remontant à février dernier. Selon son dossier, la mère de famille devait accoucher quelques jours après son passage aux urgences, en début mai.

L’hôpital a alors contacté les gendarmes, qui ont enquêté pendant que la patiente passait un entretien psychiatrique : «Elle disait qu’il y avait une erreur de dossier et qu’il n’y avait aucun infanticide», a rapporté le procureur.

De son côté, l’équipe médicale a conclu que la jeune femme était enceinte de sept à huit mois au moment de l’accouchement.

Le lendemain, 19 avril, les gendarmes se sont rendus dans le domicile familial, avec le compagnon de la mise en cause, pour procéder à une perquisition. Ils ont trouvé le corps d’un nourrisson caché dans un sac-poubelle, «dans le jardin, posé derrière la pompe de la piscine», a précisé le procureur.

Un premier bébé mort caché en 2021

De nouveau hospitalisée le 25 avril, la jeune femme avait été placée en garde à vue, où elle aurait reconnu être enceinte depuis septembre 2022, et avoir accouché le 18 avril sur son lit : « Elle dit avoir mis une serviette sur le visage du nourrisson pour que son compagnon ne l’entende pas crier », a indiqué le procureur.

C’est lors d’une seconde audition que sont nés les soupçons sur la possible existence d’un second cadavre. La jeune femme a révélé une grossesse antérieure, survenue en 2021, qui se serait soldée par un accouchement sur son lit le 9 novembre 2021.

Selon elle, le bébé ne respirait pas. «Elle l’a placé dans une couette, puis dans un sac-poubelle qui a été stocké dans la mezzanine du garage», a révélé le procureur. C’est un an et demi plus tard, lors d’une nouvelle perquisition survenue le 26 avril 2023, que le cadavre a été retrouvé, au même endroit.

Auditionné en tant que témoin, le compagnon a affirmé aux enquêteurs, avoir eu des soupçons sur une possible grossesse, en raison de rondeurs constatées sur le corps de sa conjointe. Grossesse qu’elle aurait niée, lui montrant même un test négatif.

«Mon client n’est pas impliqué dans cette procédure judiciaire. Il ne lui a rien été reproché par les enquêteurs», a mentionné son avocat Me Vincent Rivière. «Il a été sonné lors de la première découverte du bébé décédé, et abattu lors de la deuxième découverte. Il est au bord de la dépression», a-t-il terminé.

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