Un abattoir clandestin, dans lequel se trouvait une quarantaine de moutons, a été découvert dimanche 25 juin dans un appartement de Nice. Deux hommes ont été interpellés.
Entassés dans un appartement de 50 m2, une quarantaine de moutons ont été découverts dimanche 25 juin, à Nice (Alpes-Maritimes). Deux hommes ont été arrêtés sur place et Côte d'Azur Habitat, le bailleur gestionnaire de ce logement social, a déposé plainte.
Son président, Anthony Borré, a expliqué que ces animaux étaient détenus «dans des conditions insupportables pour la condition animale», dans ce logement social, «avec de la paille au sol». D'après les informations de Nice Matin, les ovins étaient entassés dans une seule pièce de l'appartement, d'environ 12 à 13 m2.
#NICE06 Réactif immédiatement, je veux absolument sauver d'une mort atroce ces dizaines de moutons trouvés ds appartement social squatté de @VilledeNice. Je peux intervenir avec Fondation Brigitte Bardot, contactée, et DDPP. Ne manque plus qu'accord officiel pic.twitter.com/cEDPoXiLEd
— Henry-Jean Servat (@HenryJeanServat) June 26, 2023
A quelques jours de la fête musulmane de l'Aïd-El-Kébir, qui débute mercredi et lors de laquelle des moutons sont sacrifiés, la police est convaincue d'avoir affaire à un abattoir clandestin. Au moins un mouton était en cours de dépeçage lors de l'intervention des forces de l'ordre.
Jusqu'à récemment, l'appartement en question avait été mis à disposition d'une mission de relogement des habitants de ce quartier en cours de réhabilitation. Plus personne n'occupe désormais ce logement et l'accès avait été sécurisé par une porte anti-squat, selon Anthony Borré.
Le président de Côte d'Azur Habitat, qui s'étonne de ne pas avoir reçu de plaintes de la part des voisins, a assuré qu'il «n'y avait aucun animal dans le logement» vendredi. «Les moutons ont donc dû être transportés sur place entre samedi et dimanche», a-t-il poursuivi.
«Une sorte d'omerta»
Dénonçant «une sorte d'omerta» dans «ce quartier gangréné par le trafic de drogue», Anthony Borré, qui est aussi 1er adjoint à la sécurité du maire de Nice, Christian Estrosi, s'est dit «attaché à ce que chacun pratique sa religion dans le respect des règles de ce pays».
Selon Côte d'Azur Habitat, il n'est pas certain que les deux hommes arrêtés soient des habitants du quartier des Liserons, où se situe l'appartement. Une plainte a quoi qu'il en soit été déposée contre eux ce lundi.
Les moutons, qui devaient dans un premier temps être confiés à un éleveur de Marseille, seront finalement pris en charge par la Fondation Brigitte Bardot, d'après une porte-parole de la préfecture des Alpes-Maritimes à 20 minutes. L'idée avait été suggérée par Henry-Jean Servat, conseiller municipal de Nice récemment déchu de sa délégation à la protection animale.
A terme, l'objectif est de répartir ces animaux «dans divers élevages de sauvetage de l'association» mais, en attendant que «les formalités pénales et sanitaires» soient menées à bien, les ovins «ont été transportés vers un centre de rassemblement dans les Bouches-du-Rhône».