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Attentats de Trèbes et Carcassonne : sept proches de l'assaillant Radouane Lakdim jugés à partir de ce lundi à Paris

Ce lundi 22 janvier, sept personnes comparaissent devant la cour d'assises spéciale de Paris. Elles sont jugées en raison de leurs liens avec Radouane Lakdim, auteur des attentats de Trèbes et Carcassonne en 2018.

Radouane Lakdim, abattu par le GIGN il y a près de six ans à Trèbes (Aude), ne sera pas sur le banc des accusés ce lundi 22 janvier à Paris. Sept de ses proches se présenteront en revanche devant la cour d'assises spéciale, pour l'avoir aidé à commettre en 2018 les attentats qui ont tué quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame.

Six hommes et une femme, âgés de 24 à 35 ans, comparaissent pour la plupart libres sous contrôle judiciaire. Aucun d'entre eux ne doit être jugé pour complicité des crimes commis, mais plutôt pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Ils encourent au maximum trente ans de réclusion criminelle.

En 2018 Radouane Lakdim, 25 ans, était connu pour radicalisation et fiché S pour cette raison. Au matin du 23 mars, il s'est d'abord rendu armé sur un parking de Carcassonne réputé pour être un lieu de rencontre homosexuel. Il a ouvert le feu sur deux hommes dans une voiture et tué l'un d'entre eux, âgé de 61 ans. Le deuxième a été grièvement blessé.

Au volant de son véhicule, l'assaillant a ensuite croisé le chemin de quatre policiers faisant leur footing. Il a tiré dans leur direction, blessant gravement l'un des agents. Poursuivant son périple meurtrier, Radouane Lakdim s'est rendu au supermarché Super U de Trèbes, ville voisine de Carcassonne.

Dès son arrivée, il a abattu le chef-boucher du magasin, 50 ans, et un client, maçon à la retraite de 65 ans, chacun d'une balle dans la tête. Criant «Allah Akbar» et invectivant les clients dans les rayons, il a par la suite pris en otage une agente de 39 ans qui était cachée dans un local derrière le stand d'accueil.

Au téléphone avec les gendarmes, il s'est présenté comme un «brigadier de l'Etat islamique», évoquant les bombardements de la France en Syrie et demandant la libération de Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015 en France.

«Les CRS je les ai canardés»

«Depuis le temps que je veux faire ça», avait dit Radouane Lakdim aux forces de l'ordre, avant de se vanter des crimes commis plus tôt dans la matinée : «les CRS je les ai canardés», «j'ai allumé deux pédés (...) deux balles dans la tête, sans pitié».

Plus tard, le lieutenant colonel Arnaud Beltrame, 44 ans, était parvenu à convaincre l'assaillant de procéder à un échange consistant à le prendre en otage à la place de l'agente. Radouane Lakdim avait été abattu au moment de l'assaut du GIGN, vers 14h30, et Arnaud Beltrame, blessé par arme blanche au niveau du cou, était décédé à l'hôpital.

Un hommage national avait été rendu quelques jours plus tard, aux Invalides à Paris, en l'honneur du gendarme dont «la grandeur» avait «sidéré la France», selon les mots d'Emmanuel Macron. L'attentat avait par la suite été revendiqué par Daesh mais les enquêteurs avaient évoqué une revendication opportuniste car aucun contact n'avait été établi avec l'assaillant.

Ce lundi, Marine Pequignot, est notamment sur le banc des accusés. Agée de 18 ans à l'époque, elle était la petite amie de Radouane Lakdim et était tout comme lui très radicalisée. Selon l'accusation, elle savait ce dont il était capable puisqu'elle avait expliqué aux enquêteurs qu'il disait souvent que «par rapport aux mécréants, il allait péter le plombs». Elle connaissait en outre son attrait pour les armes puisqu'il possédait «cinq ou six machettes et des couteaux», «deux fusils à pompe» et un pistolet.

Il promettait de «tuer les mécréants»

Ahmed Arfaoui, 29 ans et beau-frère de Radouane Lakdim, est quant à lui soupçonné d'avoir «nettoyé» en catastrophe l'appartement du jihadiste le jour de l'attentat, juste avant la perquisition.

Est également renvoyé devant la cour Samir Manaa, 28 ans, l'ami qui a accompagné Radouane Lakdim dans le magasin de chasse et pêche où l'assaillant a acheté le couteau qui a mortellement blessé Arnaud Beltrame. L'accusation estime que cet ami connaissait «ses velléités jihadistes et sa dangerosité».

Considéré comme le «chef» du trafic de drogue de la cité dont était originaire Radouane Lakdim, Reda El Yaakoubi, 34 ans, est lui aussi jugé ce lundi. Il est accusé d'avoir fait travaillé l'assaillant, l'«aidant de ce fait matériellement et financièrement» alors qu'il était «parfaitement conscient» de son état d'esprit».

Radouane Lakdim ne cachait en effet pas ses projets meurtriers puisque, selon des témoins, il parlait régulièrement de «tuer les mécréants» et posait sur les réseaux sociaux avec des armes, sur fond d'appel au jihad. Le procès de ses proches est prévu jusqu'au 23 février.

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