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Lille : sept clandestins remis en liberté en raison d'un problème d'accès au téléphone

Quatre Algériens, un Soudanais, un Marocain et un Géorgien, placés au centre de rétention administrative (CRA) de Lille-Lesquin, ont été remis en liberté ce samedi. [PHILIPPE HUGUEN/AFP]

Sept étrangers en situation irrégulière ont été libérés ce samedi 3 février par la juge des libertés et de la détention de Lille (Nord) en raison de l’inaccessibilité des téléphones au sein du centre de rétention de Lille-Lesquin où ils étaient placés.

Ligne coupée, liberté retrouvée. Quatre Algériens, un Soudanais, un Marocain et un Géorgien, placés au centre de rétention administrative (CRA) de Lille-Lesquin, ont été remis en liberté ce samedi par le juge des libertés et de la détention de Lille (Nord). Deux d’entre eux ont été placés sous assignation à résidence alors que les cinq autres ont été entièrement libérés.

L’association humanitaire SOS Solidarités a fourni une attestation au juge afin de mettre en lumière un problème d’accès aux téléphones au sein du CRA pour les sept clandestins et ainsi d’exiger leur libération. 

Questionné par le tribunal, le responsable du centre a précisé qu’un technicien des télécom devait intervenir ce jeudi pour remplacer les cabines téléphoniques défectueuses.

Cette problématique avait été constatée par deux avocats de Lille via un rapport consécutif à une visite réalisée dans l’établissement le 1er décembre dernier. Ces derniers avaient noté à cette époque qu’une seule zone sur les cinq de ce CRA, totalisant 116 places, possédait une cabine téléphonique opérationnelle alors que les quatre autres téléphones ont été arrachés.

Un placement en CRA jugé contraire aux droits fondamentaux des étrangers

Pour motiver cette décision, le juge a assuré que le placement de ces sept étrangers en CRA était contraire aux droits fondamentaux des étrangers puisqu’ils ne pouvaient pas communiquer librement avec leur entourage.

Le Code de l’entrée et du séjour a prévu que les étrangers placés en CRA doivent pouvoir disposer d’au moins un téléphone en libre accès pour 50 retenus. La détérioration d’une majeure partie des combinés au centre de rétention de Lille-Lesquin a rendu impossible l’application de ce droit, conduisant ainsi à la libération de ces sept étrangers.

Des téléphones mobiles mis à disposition

La préfecture du Nord a néanmoins avancé auprès du Figaro que «les deux-tiers des téléphones ont été réparés depuis et sont à présent fonctionnels». Au sujet des zones non couvertes par un téléphone fixe, cette même source a indiqué que «des téléphones mobiles sont mis à disposition des personnes retenues».

Cet argument n’a pourtant pas été pris en considération par le juge dans cette affaire, comme il l’a confirmé dans ses ordonnances. «Il n’est pas établi que depuis ce témoignage, les téléphones du CRA ont été réparés, l’administration ne pouvant sur ce point se faire une attestation à elle-même pour justifier de la réparation des cabines téléphoniques», a noté le juge.

La préfecture de Lille a fait part de son intention de faire appel de la décision du juge, arguant qu’il était «curieux d’écrire que l’administration ne peut pas produire elle-même d’attestation». 

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