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Noisy-le-Grand : une femme déclenche son «téléphone grand danger», son ex-conjoint décède après l'intervention de la police

Inauguré en 2009 à titre expérimental, le téléphone grand danger a été généralisé par la loi en 2014. [FRED TANNEAU / AFP]

L'homme visé par le déclenchement d'un téléphone grand danger à Noisy-le-Grand, est décédé, a appris CNEWS ce mercredi 7 février. Les agents avaient utilisé leur arme administrative après avoir été visés par des tirs d'arme à feu.

Alors qu'il se rendait au domicile de son ex-compagne, un homme de 26 ans est décédé, ce mercredi 7 février, après l'intervention de la police à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). 

Les agents de police sont intervenus suite au déclenchement d’un «téléphone grand danger», un portable de protection équipé d'une touche qui alerte immédiatement un service d'assistance, pour les personnes menacées par leur ancien conjoint ou compagnon. 

Âgée de 24 ans, la femme a actionné son téléphone grand danger vers 19h15 quand son ex-compagnon a frappé à sa porte. «Elle se trouvait dans son appartement avec les deux enfants du couple et sa mère», explique le communiqué du procureur de la République de Bobigny paru ce jeudi 8 février.

Un policier blessé au bras

Lors de leur intervention dans les parties communes de l'immeuble, les deux policiers de la brigade anticriminalité du commissariat de Noisy-le-Grand ont été visés par des tirs de l'individu, «blessant l'un des deux au bras».

«Ceux-ci ripostaient et tiraient chacun à deux reprises en direction de l'individu, qui était touché», rapporte le communiqué du procureur. «Malgré l'intervention des secours, son décès était constaté à 20h25», tandis que le policier blessé a été transporté à l'hôpital sans pronostic vital engagé.

L'homme n'avait pas le droit de rentrer en contact avec son ex-compagne

L'homme tué avait été condamné pour des faits de violences sur une autre compagne en 2019, et «avait fait l'objet d'une procédure de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Bobigny le 21 janvier 2024» pour des faits de violences sur la jeune femme au téléphone grand danger, commis entre juillet 2019 et janvier 2024.

Placé sous contrôle judiciaire, l'individu n'avait pas le droit de rentrer en contact avec son ex-compagne, ni de se rendre à son domicile, d'ici un renvoi à l'audience prévu le 5 juin 2024. «Un téléphone grave danger était remis en urgence par le parquet dès le 25 janvier pour protéger la victime», peut-on lire dans le communiqué.

À noter que deux enquêtes ont été ouvertes pour «tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique confiée au SDPJ 93» et pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner confiée à l'IGPN».

Laurent NuÑez et valérie pécresse saluent les policiers

Le préfet de police Laurent Nuñez a apporté son soutien, dans un tweet, aux agents qui étaient sur place au moment de l'intervention : «Protéger toutes et tous, surtout les plus vulnérables, avec courage et abnégation, parfois au péril de leur intégrité physique : telle est la mission des policiers de la préfecture de police», a-t-il déclaré.

Valérie Pécresse a également remercié sur le réseau social l'action de policiers «qui sont intervenus au péril de leur vie (...) pour protéger une femme victime de violences».

La présidente de la région Île-de-France a ainsi rappelé le soutien de sa région au dispositif du téléphone grand danger, «dans le cadre de sa politique de sécurité et d'aide» aux victimes de violences conjugales.

Le dispositif généralisé en 2014

Inauguré en 2009 à titre expérimental et généralisé par la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes en 2014, le téléphone grand danger - ou grave danger, prend la forme d'un smartphone ordinaire. 

Le dispositif est mis en place pour une durée de six mois renouvelables. Le téléphone comporte une touche préprogrammée, reliée à un service d'assistance ouvert en permanence, et n'a aucune autre fonction.

À l'activation du bouton, un opérateur hébergé par Allianz Partners France ou Orange est chargé d'évaluer le danger et de contacter la police si besoin, par le biais d'un canal spécifique. Grâce aux évolutions technologiques, l'origine de l'appel peut être géolocalisée avec, en principe, l'accord de la détentrice. 

En septembre 2020, le dispositif a compté près de 1.200 bénéficiaires.

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