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«Le roi des nuits parisiennes» condamné à 24 mois de prison avec sursis pour corruption

Laurent de Gourcuff est à la tête de plusieurs dizaines de restaurants et boîtes de nuit en France, comme Maxim’s, Castel ou encore le cabaret Raspoutine. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Ce jeudi, Laurent de Gourcuff, aussi appelé le «roi des nuits parisiennes», a été condamné à 28 mois de prison avec sursis et une amende de 150.000 euros pour corruption active. L’homme de 47 ans est le fondateur de Paris Society, un mastodonte de l’événementiel.

«Roi des nuits parisiennes» ou roi des magouilles ? Laurent de Gourcuff, le fondateur du poids lourd de l’événementiel Paris Society (ex-Noctis), a été condamné pour corruption active ce jeudi à 24 mois de prison avec sursis et une amende de 150.000 euros. Alors qu’il est à la tête de plusieurs dizaines de restaurants et boîtes de nuit en France, comme Maxim’s, Castel ou encore le cabaret Raspoutine, l’homme d’affaires a en outre été condamné à une peine d’inéligibilité d’un an.

«La condamnation est inacceptable et la peine prononcée est totalement disproportionnée», a réagi auprès de l'AFP Me Léon del Forno un des avocats de Laurent de Gourcuff. Le conseil du patron de Paris Society a précisé avoir d'ores déjà «interjeté appel».

Trafic d’influence

Alors que l’homme d’affaires n’était pas présent à l’audience, sa holding a été condamnée à une exclusion des marchés publics pendant cinq ans ainsi qu’une amende de 800.000 euros. De son côté, le parquet avait requis, en novembre dernier, lors du procès, 12 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende contre l’homme de 47 ans, parfois surnommé «le roi des nuits parisiennes».

Concrètement, de quoi est-il accusé ? Dans le viseur du parquet, un contrat de concession pour 12 ans de l’hippodrome de Longchamp en 2018, qui comprenait notamment un restaurant. Dans cette affaire, Laurent de Gourcuff était soupçonné de trafic d’influence ainsi que de recel de favoritisme dans le but de décrocher le contrat. Il lui est reproché d'avoir reçu des informations privilégiées lors de plusieurs repas avec le directeur marketing et commercial de l'époque de la société gérante de l'hippodrome, France Galop, Fabrice F..

Laurent de Gourcuff lui aurait également offert un dîner d'anniversaire dans un de ses restaurants parisiens, ainsi qu'une perspective de poste de directeur des opérations de l'ensemble de ses établissements au sein de Paris Society. En revanche, le tribunal n’a pas retenu cette promesse d’embauche dans son jugement car celle-ci n’avait pas été concrétisée. Cependant, l’ancien cadre de France Galop a tout de même écopé d’une peine de 24 mois de prison avec sursis et d’une amende de 30.000 euros.

Une offre favorisée

Tout a commencé avec l’entreprise concurrente de Paris Society, Moma Group (Lapérouse, le Boeuf sur le toit, Hôtel de la Marine…). Cette dernière, intéressée par le contrat de l’hippodrome de Longchamp, avait également formulé une offre, qui n’avait pas été retenue par la suite. Cependant, le PDG de la société, Benjamin Patou, avait déposé une plainte, estimant que l’offre de Laurent de Gourcuff avait été favorisée. Si le patron de Moma Group avait retiré sa plainte, la justice avait décidé de maintenir les poursuites.

Lors du procès, le ministère public avait estimé que Laurent de Gourcuff et le directeur marketing de France Galop étaient «volontairement passés outre les obligations» concernant ce marché public, interdisant des contacts informels entre les différentes parties. Paris Society est aujourd'hui détenu par le groupe Accor.

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