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Papacito : le Youtubeur fixé sur son sort ce vendredi

Dans les longues vidéos mises en ligne en novembre 2022 puis en mai 2023, le vidéaste prenait parti dans un conflit de voisinage à Mont-joie [©Alain JOCARD/AFP]

Le youtubeur d'extrême-droite Papacito sera fixé ce vendredi 26 avril sur l'issue de son jugement pour «injures», «provocation à la haine» et appel à la violence contre le maire de Mont-Joie (Tarn-et-Garonne), qui avait dû être placé sous protection policière.

Dans le 17e arrondissement de Paris, le tribunal judiciaire des Batignolles doit rendre sa décision ce vendredi 26 avril sur le sort du youtubeur Papacito.

Le vidéaste d'extrême-droite sera fixé à l'issue de ce jugement, dans le cadre d'une affaire pour «injures», «provocation à la haine» et appel à la violence contre Christian Galure, le maire de Mont-Joie un village de moins de 200 habitants dans le Tarn-et-Garonne.

Le parquet n’entend pas «faire la police de la pensée», mais dans ce dossier le vidéaste de 38 ans, Ugo Jil-Gimenez de son vrai nom, a «bel et bien franchi la ligne jaune», avait martelé le vice-procureur, Cédric Le Grand, lors de l'audience en fin février dernier.

Pour le magistrat, qui avait également requis une amende de 3.000 euros, Papacito a «contribué», par ses vidéos, à «susciter l’acharnement qui s’est abattu sur le maire». Pour cause : l’élu avait reçu de nombreuses menaces de mort.

Dans les longues vidéos incriminées, mises en ligne en novembre 2022 puis en mai 2023, le vidéaste prenait parti dans un conflit de voisinage à Mont-joie, à propos d’un chemin d’accès à une ferme. Papacito, dont la chaîne Bouture a depuis été fermée, s’y affichait en fervent soutien de l’un des protagonistes, un éleveur de porcs. Et il accusait le maire, Christian Galure, de s’être laissé corrompre par l’autre partie au conflit, un Lord britannique.

Incendies, menaces, FOUINES...

Dans la deuxième vidéo, à la mise en scène volontairement grotesque, les comparses de Papacito s’en prenaient à un personnage déguisé en «fouine», qui finissait violé puis tué. A la barre le 28 février, Papacito avait expliqué en substance que cette «mascotte» figurait en fait deux personnages distincts, une «fouine municipale» et une «fouine champêtre» symbolisant la «corruption républicaine», mais que seule la deuxième était concernée par la mise en scène de la violence.

De longs extraits des vidéos avaient été diffusés à l’audience. On y entendait le vidéaste d’extrême droite comparer les Anglais à du «gibier», fustiger un arrêté municipal usant selon lui d’un «champ lexical de tarlouze», et expliquer que les «déviants» doivent être «exécutés» - des propos dans lesquels le parquet avait vu des insultes homophobes.

Il avait aussi revendiqué une «outrance», un esprit de «gaudriole» et «humoristique, avec tous les excès qui vont avec», et avait souligné qu’on s’en prenait à lui sur la forme plutôt que sur le fond - puisqu’il n’est pas poursuivi pour diffamation pour avoir accusé le maire de corruption.

Le vidéaste avait affirmé avoir voulu aborder un «débat d’intérêt général sur le désarroi du paysan face à des réglementations tatillonnes», avait souligné l’un de ses défenseurs, maître Pierre Gea, qui avait plaidé la relaxe.

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