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A Paris, une cheffe transforme son restaurant en petit marché

[©DR]

Pour elle, il n’était pas question de se tourner les pouces. Contrainte à fermer les portes de son restaurant parisien fraîchement ouvert, Amandine Chaignot a décidé de le transformer en mini-marché, le temps du confinement.

Les tables et les chaises de Pouliche (Paris, 10E) ont donc laissé place à des étals de fruits et légumes issus de petits producteurs familiers.

C’est d’abord pour eux que la cheffe a décidé de se lancer. «J’en ai eu un au téléphone qui était au bord des larmes. Il avait plus d’une tonne d’asperges qu’il ne pouvait ramasser, faute de pouvoir les écouler. J’ai eu envie de venir en aide à ces agriculteurs en devenant leur point de vente», explique-t-elle.

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Ensuite, c’est aussi pour dépanner les habitants du quartier. «En tant que consommatrice, je trouvais qu’il y avait peu de commerces de qualité ouverts. J’ai voulu prendre part à la collectivité en proposant ce type de produits», confie l’ancienne cheffe de l’hôtel Raphaël et du Rosewood à Londres.

Enfin, Amandine Chaignot confesse que son initiative lui a permis de rester active, ne tenant plus en place dans son appartement. «Je devenais cinglée», explique-t-elle. Car en termes de chiffre d’affaires, ces ventes ne lui permettent pas «de se payer un salaire».

Depuis moins d’une semaine, les habitants de ce quartier gentrifié viennent donc faire leurs courses dans ce point de vente insolite. Certains se déplacent par curiosité quand d’autres en ont entendu parler.

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Tous les produits sont «ultra-frais», issus de producteurs qui fournissent habituellement des restaurants étoilés. On y trouve notamment les légumes de Laurent Berrurier (Oise) : poireaux, épinards, radis, asperges, pommes de terre… Pour les fruits, la cheffe vend des oranges bio d’Espagne, des agrumes «étonnants» de Perpignan, des kiwis, des pommes… Enfin le marché de Pouliche commercialise du saucisson du Perche, de l’huile d’olive (Kalios) ou encore du pain de Thierry Breton (Chez Michel, Chez Casimir, la Pointe du Groin).

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Bien entendu, les règles sanitaires liées au coronavirus sont appliquées à la lettre : «Une personne à la fois, garde distance, que de la CB, je suis la seule à toucher les légumes», rassure Amandine Chaignot.

Le petit marché est ouvert de 10h à 14h. L’après-midi Amandine Chaignot se consacre à la préparation de repas pour le personnel soignant, en lien avec une association.

Pouliche, 11, rue d’Enghien, Paris, 10e

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