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«Cheapflation» : quelle est cette pratique pour laquelle six grandes marques ont été épinglées par l’association Foodwatch ?

Le chocolat Milka, les rillettes Bordeau Chesnel... Ces produits sont accusés de pratiquer la «cheapflation». [ Adobe / bodnarphoto]

Accusés de «cheapflation», six produits de marque ont été épinglés ce mercredi 7 février l'association de défense des consommateurs Foodwatch. Mais quelle est cette pratique et quels les produits concernés ?

Pour Foodwatch, les consommateurs sont doublement perdants. Ce mercredi, l'association de défense des consommateurs a pointé du doigt six produits de grandes marques, accusés de «cheapflation».

Ce mot-valise, contraction de «cheap» (bon marché) et «inflation», désigne une pratique où les prix augmentent tandis que la qualité des produits diminue, avec des ingrédients remplacés par des alternatives moins coûteuses.

Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch, a exprimé sur le site de l'association son indignation face à ces pratiques : «Le problème, c’est qu’on perd en qualité alors que le prix au kilo augmente dans les rayons. Les marques justifient cela par les crises récentes, alors que les prix continuent d'augmenter jusqu'à près de 50%. Mais jusqu'où iront-ils ainsi ?»

bâtonnets de surimi, rillettes...

Parmi les produits épinglés, on retrouve les bâtonnets de surimi Fleury Michon, qui ont vu leur prix augmenter de 40% au kilo entre 2021 et 2023, malgré une diminution de 11% de la chair à poisson. La mayonnaise Maille, produite par Unilever, a également été mise en cause, avec une réduction de 9.3% à 7% de la proportion de jaunes d'œufs, accompagnée d'une augmentation de la quantité d'huile, entraînant une hausse de prix de 12.16% en tenant compte de l'inflation.

Les rillettes Bordeau Chesnel ont vu la quantité de viande de poulet diminuer de 5,5% tandis que la graisse de canard était remplacée par des huiles végétales, et l'origine de la viande est passée de française à européenne, le tout accompagné d'une augmentation de prix de 31%.

Le chocolat Milka a remplacé l'huile de tournesol par de l'huile de palme, moins coûteuse, dans ses cookies, sans informer clairement les consommateurs du changement. De même pour les chocolats After Eight, tout en augmentant le prix au kilo de 7.4% entre 2021 et 2024.

Enfin, le colin d'Alaska à la bordelaise de la marque Findus a vu sa quantité de chair de poisson diminuer de 75% à 71% entre avril 2023 et aujourd'hui, accompagnée d'une augmentation de prix de 47%, en tenant compte de l'inflation.

Cette diminution de la qualité des ingrédients peut sembler minime à l'échelle d'un produit, mais pour les entreprises qui produisent des milliers voire des millions d'unités, cela représente une différence significative.

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