Meilleur gardien du monde depuis de nombreuses saisons, un temps candidat au Ballon d'Or, le portier Manuel Neuer est l'indispensable et incontesté maillon d'une Allemagne qui doute, en quête de doubler son titre mondial d'un sacre à l'Euro 2016 en France (10 juin-10 juillet).
Le dernier rempart du Bayern Munich va disputer son quatrième tournoi international après les Coupes du monde 2010 et 2014 et l'Euro 2012. Il sera l'élément stabilisateur d'une défense allemande moins imperméable qu'à l'accoutumée durant la campagne de qualifications (défaites en Pologne et sur le terrain de l'Eire) et qui n'a plus disputé un match sans encaisser de but depuis près d'un an.
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Pur produit de l'école de formation allemande, Neuer est passé par toutes les classes d'âge de son club de coeur dans sa ville natale, Gelsenkirchen: Schalke 04. "J'ai joué 20 ans pour Schalke, j'ai passé toute mon enfance et toute mon adolescence là-bas. C'est pourquoi jusqu'à aujourd'hui, je croise les doigts pour que l'équipe de Schalke joue aussi bien que possible au football", a-t-il ainsi récemment confié lors d'une opération avec des jeunes Allemands. "Mais on souhaite toujours s'améliorer d'une place au minimum", a-t-il ajouté, une référence à son transfert vers le rival honnis du Bayern Munich à l'été 2011. Un départ qui lui a coûté une pluie de sifflets des supporteurs de Gelsenkirchen lors de chaque retour à Schalke.
Circonstances
Avec 64 sélections au sein de la Nationalmannschaft, Neuer s'est imposé comme indiscutable N.1 dans les buts, un statut loin d'être garanti, avec une concurrence forte dans ce pays qui a vu passer les grands noms tels que Sepp Maier dans les années 1970, ou Oliver Kahn dans les années 2000. S'il a disputé le Mondial sud-africain en 2010, c'est grâce à un concours de circonstances: d'abord tragique avec le suicide du titulaire de l'époque Robert Enke à l'automne 2009, puis à la blessure de René Adler, supposé prendre la succession d'Enke.
Le "Schalker" saisit l'occasion et se révèle définitivement au grand public avec une touche bien personnelle au Mondial-2014 brésilien. Alors que ses illustres prédécesseurs s'étaient distingués sur la ligne de but avec des arrêts réflexes de classe mondiale, lui a ajouté à sa palette déjà bien pleine la sortie au pied loin de sa surface de réparation. D'où son surnom, "le libéro", avec un physique -- 1,93 m, 92 kg -- à faire pâlir les meilleurs à ce poste.
Très loin de la retraite
Vainqueur de la Ligue des champions en 2013 et champion du monde, il était un postulant légitime au Ballon d'Or 2014, pour rejoindre dans la légende le russe Lev Yachine, seul gardien ayant décroché la récompense individuelle ultime (1963). Le trophée a finalement échoué dans les mains de Cristiano Ronaldo. Même une victoire au Stade de France le 10 juillet ne garantirait pas à un excellent Neuer d'accrocher à son palmarès cette distinction, en raison d'une saison en demi-teinte au Bayern, soldée par une élimination en demi-finale de la C1, véritable tremplin pour Ballon d'Or.
S'il a soufflé ses 30 bougies le 27 mars dernier, le Munichois ne pense toutefois pas encore à une retraite internationale: "Rapportée au football, je ne pense pas que la barre des 30 ans ait une grande signification. Je me sens bien et en forme. Je sais que je dois faire attention à mon corps, mais pour moi les 30 ans, ce n'est pas une occasion de penser à la fin de ma carrière", a-t-il ainsi récemment déclaré. L'Italien Dino Zoff a bien remporté la Coupe du monde 1982 à 40 ans dans les buts, et son héritier Gianluigi Buffon, 38 ans, devrait garder les buts de la Nazionale l'Euro 2016.