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Euro 2016 : les 23 Bleus passés au crible par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin. Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[[©MALEAN]]

Jouer une compétition à domicile est souvent une arme à double tranchant. Il n’y a qu’à demander aux Brésiliens. Mais comme en France on adore ne rien faire comme tout le monde, c’est un atout.

Victorieux en 1984 puis en 1998, les Bleus savent ce qu’on leur demande. Même si les choses ont bien changé. Depuis le Mondial en Afrique du Sud et l’affaire du bus de Knysna en 2010, les Tricolores n’ont plus la même image. Elle a été brisée, rafistolée et, aujourd’hui, elle s’apparente plus à une indifférence polie qu’à autre chose.

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Autrement dit, le supporter attend de voir pour s’enflammer. C’est peu dire que la préparation a été pénible. L’affaire Benzema-Valbuena, la cascade de forfaits en défense centrale, la défection de Lassana Diarra et les polémiques lamentables accusant le sélectionneur de racisme, ça fait beaucoup. Même pour Didier Deschamps. Mais il y a un espoir : celui d’une ligne d’attaque efficace qui a pris la bonne habitude de marquer trois buts par match. L’offensive, ce n’est pas vraiment dans les gênes de Didier Deschamps. Mais on connaît aussi sa faculté d’adaptation.

Les 11 titulaires :

HUGO LLORIS
Il est le symbole du paradoxe français. Régulièrement cité comme le Bleu le plus apprécié dans tous les sondages, il est aussi très critiqué, surtout par ceux qui ne voient jamais un match de Tottenham. ça fait quand même trois sélectionneurs qui le désignent comme titulaire, puis comme capitaine. ça ne peut pas être juste une coïncidence.
 
BACARY SAGNA
A ce poste de latéral droit, il a gagné sa place sans combattre. Ses concurrents sont soit blessés, soit pas vraiment titulaires, soit pas encore assez mûrs. Il offre plus de garanties sur  le plan défensif que dans sa participation au jeu. Mais il a réalisé une saison très convaincante avec Manchester City. C’est à souligner aussi.

ADIL RAMI
Lui, il est passé de rien à tout. Il se retrouve titulaire dans l’axe droit de la défense, et après trois ans d’absence en sélection. Excellent avec le FC Séville, son retour contre le Cameroun (3-2) a été compliqué. Il faut qu’il se détende pour retrouver un bon niveau. Il peut être une des belles histoires de l’Euro.

LAURENT KOSCIELNY
Toujours un peu traité avec condescendance par ceux qui lui reprochent de faire souvent la faute au mauvais moment, le Gunner reste, que ça plaise ou non, le défenseur central tricolore le plus régulier. Il aura d’ailleurs un grand rôle à jouer dans la confiance d’Adil Rami.

PATRICE EVRA
Si son niveau de jeu atteint celui de la circonférence de son crâne, on tient déjà le meilleur latéral gauche du tournoi. Dans les médias, il tient parfaitement son rôle de leader-victime-vengeur masqué. Sur le terrain, avec les Bleus, ça a toujours été plus compliqué. A lui de prendre cet Euro par le bon bout, pas pour se faire voir mais pour faire gagner son pays.

PAUL POGBA
Lui, c’est la clé. C’est un surdoué, ce n’est pas nouveau. Il est capable de tous les gestes techniques, c’est une certitude. Maintenant, on ne peut pas nier que ses dernières sorties avec les Bleus ont été décevantes. Nonchalant, pas très concerné, il n’a que trop peu pesé. Là, la vraie compétition commence. On attend donc de voir le vrai Paul Pogba sur le terrain. Et ça, ça peut tout changer.

N’GOLO KANTE
Ceux qui ont eu la chance de le voir jouer cette saison avec Leicester ne peuvent pas être surpris par son explosion. Même sans le forfait de Diarra, il avait une vraie chance de prendre une place dans le milieu bleu. Là, il sera une sentinelle suractive. Il prend tout ça avec tranquillité. Et on n’a pas fini d’entendre parler de lui.

BLAISE MATUIDI
Il a eu un hiver long et compliqué. Comme si la facture de son éternelle débauche d’énergie était arrivée. Plutôt ménagé en fin de saison, il a rassuré tout le monde lors des derniers matchs. Son activité et sa capacité rare à prendre le couloir gauche en font un joueur atypique et indispensable. Un des leaders de l’équipe.

DIMITRI PAYET
Il est allé chercher sa place lors des deux matchs de mars. Enfin relancé par Didier Deschamps, il a montré les mêmes qualités qu’avec West Ham. Ses qualités sont uniques dans cette équipe : son jeu long, son sens de la passe et bien sûr cet incroyable talent sur les phases arrêtées. Avec un grand Payet, les Bleus iront loin.

OLIVIER GIROUD
Il a fait une année 2016 pourrie avec Arsenal, c’est vrai. Il marque tout le temps en équipe de France, c’est vrai également. Ce qui est faux et injuste, c’est de lui mettre sur le dos l’absence de Karim Benzema. Si l’attaquant du Real Madrid avait été sélectionnable, Olivier Giroud serait quand même là. Didier Deschamps aime son profil. Et tant qu’il claque des buts avec les Bleus, il n’y a pas de raison que ça change.

ANTOINE GRIEZMANN
Désormais, c’est lui le leader de l’attaque de l’équipe de France. C’est de lui qu’on va attendre l’étincelle, le tempo et surtout l’efficacité. Bien sûr, ça fait beaucoup, mais il a tellement progressé cette saison avec l’Atlético Madrid qu’il en est capable. Un joueur intelligent, humble et sympathique. Plus que l’avenir des Bleus. Son présent.

Le reste du groupe :

STEVE MANDANDA
Il prend son rôle de doublure avec beaucoup de classe alors qu’il pourrait légitimement espérer mieux. Surtout au regard de ses prestations de grande qualité malgré la saison épouvantable de l’OM.

BENOIT COSTIL
Il est là pour faire le nombre et s’entraîner donc il s’entraîne. Il a un bon état esprit bien qu’il n’ait aucune chance de jouer. Ou alors ce serait mauvais signe pour l’équipe de France…

CHRISTOPHE JALLET
Il a des qualités dans le jeu offensif, mais il a perdu sa place en fin de saison à Lyon, qui lui coûte peut-être celle de titulaire pour cet Euro. Mais l’ancien Parisien reste un très bon remplaçant au poste de latéral droit.

LUCAS DIGNE
Ce n’est pas lui qui fera de l’ombre à Patrice Evra à gauche. Beaucoup lui auraient préféré d’autres options. Il risque de devoir se contenter d’un temps de jeu plus que limité.

ELIAQUIM MANGALA
Il fait partie du groupe de Deschamps afin d’être  une solution alternative en défense centrale. C’est un athlète mais il est assez limité techniquement. Et sa saison avec Manchester City n’a pas été des plus convaincantes.

SAMUEL UMTITI
Le défenseur lyonnais est l’invité de la toute dernière heure. C’est une récompense pour sa saison avec l’OL. Mais aura-t-il sa chance ? Rien n’est moins sûr…

YOHAN CABAYE
Il peut apporter une certaine touche technique en fin de rencontre malgré une saison très terne avec Crystal Palace, qui lui a d’ailleurs coûté sa place de titulaire au profit de N’Golo Kanté.

MORGAN SCHNEIDERLIN
Comme au Mondial 2014 au Brésil, il est le dernier réserviste à avoir été appelé en raison du forfait de Lassana Diarra. Mais sa première saison avec Manchester United n’a pas été une réussite. Il pourrait rendre des services dans certaines circonstances.

MOUSSA SISSOKO
Beaucoup s’interrogent sur sa présence dans cette liste, mais sa polyvalence pourrait s’avérer utile ponctuellement, comme cela a déjà été le cas par le passé.

KINGSLEY COMAN
Chaque match de l’équipe de France l’a rapproché d’une place de titulaire. Il a une vitesse et une qualité de dribbles incroyables surtout sur le côté droit, ce qui est une denrée rare dans le football d’aujourd’hui.

ANTHONY MARTIAL
Comme Coman, il doit faire face à l’éclosion de Dimitri Payet mais lui aussi aura son mot à dire dans la compétition. Il n’y a qu’à voir ses performances avec Manchester United pour s’en convaincre.

ANDRE-PIERRE GIGNAC
Il a l’air résigné et souriant dans son rôle de remplaçant, alors qu’il pourrait prétendre à mieux. Mais on sait que si Deschamps fait appel à lui, il répondra présent comme on a pu le voir lors des dernières sorties des Bleus. 

Le sélectionneur :

DIDIER DESCHAMPS
On dit toujours que Deschamps est né sous une bonne étoile. Il est difficile de le confirmer après cette pénible saison dans la construction de sa liste des 23. L’affaire de la sextape, et ses interminables dommages collatéraux, lui aura bien pourri la vie. Les forfaits aussi. Après, il est resté dans sa logique : celle du groupe, ne laissant que très peu de place à la forme du moment. Certains, comme Hatem Ben Arfa ou Kevin Gameiro, peuvent se sentir floués. Mais c’est difficile de faire plaisir à tout le monde. De toute façon, faire plaisir n’a jamais été un objectif pour Deschamps. Il veut gagner. On ne demande qu’à le suivre.

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