La France aura un représentant en quart de finale de la Ligue des champions. Et ce n’est pas vraiment celui qu’on attendait, surtout après les résultats des matchs allers. Mais là où Paris s’est liquéfié, l’AS Monaco s’est sublimé, mercredi soir, en 8e de finale retour contre Manchester City (3-1).
Alors, bien sûr, le contexte n’est pas le même, ni l’adversaire. Mais le résultat est là, implacable. Implacable comme l’efficacité offensive des joueurs de la principauté, une règle qui dure depuis le début de la saison, et quel que soit le niveau de l’adversaire en face. Mercredi soir, Monaco menait 2-0 en s’étant créé trois occasions.
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Le formidable Kylian Mbappé, qui n’a pas volé sa convocation chez les Bleus, avait ouvert le score en reprenant un centre puissant de Bernardo Silva, et le club du Rocher avait déjà marqué le but de la qualification sur un excellent mouvement sur le côté gauche, entre Thomas Lemar et Benjamin Mendy, conclu par un centre en retrait parfait du latéral gauche pour Fabinho, qui marquait sans opposition.
Il est temps de s’attarder quelques instants sur la prestation de Mendy. Transféré l’été dernier, l’ancien Marseillais a pris une autre dimension au pied du Rocher. Infatigable sur tout le côté gauche, il a déjà réussi dix passes décisives cette saison. Il a, lui aussi, largement mérité d’être appelé en équipe de France, jeudi, par Didier Deschamps.
La seconde période a été beaucoup plus pénible pour les Monégasques, devenus un peu plus calculateurs et misant sûrement sur le fait de conserver leurs deux buts d’avance. Et puis, il faut dire que les Citizens, totalement absents des débats en première période, s’étaient enfin décidés à jouer. Danijel Subasic a dû s’interposer avec autorité devant Sergio Agüero, avant de céder sur un tir de Raheem Sterling repoussé dans les pieds de l’excellent Leroy Sané.
Monaco se trouvait alors éliminé, mais les protégés de Leonardo Jardim ont eu la ressource de marquer un troisième but salvateur sur un coup de tête de Tiémoué Bakayoko, sur un coup franc déposé par Lemar. La défense de City sur ce coup ? Totalement absente.
La réussite de Leonardo Jardim
Monaco est donc qualifié pour les quarts de finale, en ayant marqué six buts et en en ayant encaissé six contre City. Un football offensif qui fait plaisir à voir et qui fonctionne en plus. Tout le mérite en revient à Jardim, qui est tout de même un sacré caméléon.
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Revenons à son arrivée dans la principauté, à l’été 2014. Il avait clairement débarqué avec des intentions offensives, sauf que ça n’a pas du tout fonctionné. Il a alors eu l’intelligence de complètement changer d’optique et de faire de Monaco un bloc défensif imprenable. Au niveau du spectacle, ça a été souvent très pénible à regarder, mais l’équipe a déjà été en quart de finale de la Ligue des Champions, éliminé de justesse par la Juventus Turin en 2015.
Et puis, cette saison, re-changement radical. L’ASM a la meilleure attaque d’Europe, sans jamais chercher à avoir une énorme possession de balle, mais en passant du milieu à l’attaque à haute vitesse. Le tout est évidemment facilité par la présence de joueurs de très haut niveau, avec Bernardo Silva en tête.
Le jeune Portugais est exceptionnel depuis le début de la saison, certainement le meilleur joueur de Ligue 1. Avec lui, on n’oubliera pas le retour en force de Radamel Falcao à la pointe de l’attaque et l’éclosion supersonique de Mbappé, seulement âgé de 18 ans. Il faudra voir lors du mercato d’été qui s’annonce si le club sera en mesure de conserver ses meilleurs éléments. Parce que, c’est sûr, il va y avoir de la demande. Et des gros chèques.
Monaco est donc toujours engagé dans les quatre compétitions, avec trois points d’avance sur le PSG en Ligue 1 et une finale de Coupe de la Ligue à disputer contre l’adversaire parisien au Parc OL, le 1er avril prochain. Cette saison, déjà très réussie, peut devenir historique pour un club qui a recruté jeune et qui ne s’est pas trompé pour autant, ce qui tord le cou à la tarte à la crème de l’atout de l’expérience. De l’expérience, Monaco en a peu. Du talent, en revanche, il en a beaucoup.