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Explosions à Dortmund : la piste islamiste examinée

Le bus des joueurs a été très endommagé sur son flanc, les vitres en partie soufflées par les explosions. [Ina Fassbender / dpa / AFP]

La police examinait mercredi la piste islamiste dans l'enquête sur l'attaque à l'explosif qui a visé le bus du club de football de Dortmund, après avoir découvert une lettre de revendication évoquant Daesh.

«Désormais, tous les acteurs, chanteurs, sportifs et autres mécréants de premier plan en Allemagne et dans les autres pays croisés figurent sur la liste de mort de l'Etat islamique», affirme ce courrier cité par l'agence DPA. Retrouvée sur les lieux, cette lettre écrite «au nom d'Allah, le clément, le miséricordieux», évoque la participation de l'Allemagne à la coalition contre Daesh ainsi que l'attentat sur un marché de Noël de Berlin qui avait fait 12 victimes le 19 décembre dernier.

«Douze mécréants ont été tués par notre frère béni», le Tunisien Anis Amri, «mais visiblement, toi Merkel, tu ne te préoccupes pas de tes petits sujets crasseux. Tes Tornados survolent toujours le califat pour tuer des musulmans», poursuit la missive en s'adressant à la chancelière allemande. Le courrier réclame «le retrait de Syrie» des avions de combat Tornado et la fermeture de la base militaire américaine de Ramstein, en Allemagne, qui sert notamment au programme de drones militaires envoyés en Syrie.

Le parquet fédéral, qui est compétent en matière de terrorisme, a lui annoncé mercredi matin avoir pris en main l'enquête sans pour autant indiquer quelle piste il privilégiait. Selon la Süddeutsche Zeitung, les enquêteurs restent très prudents quant à cette piste islamiste. «Il est possible que ceux qui ont commis l'acte aient voulu créer une fausse piste», écrit le journal. La police examine d'ailleurs l'authenticité d'un second texte de revendication posté mardi soir sur Internet et attribué à la mouvance antifasciste, qui aurait attaqué le Borussia Dortmund en raison de ses efforts insuffisants contre les racistes et néonazis parmi ses supporters, selon le quotidien Bild.

Communication minimaliste pour «des raisons tactiques»

Trois explosions ont soufflé mardi soir une partie des vitres du bus amenant les joueurs du Borussia Dortmund au stade de la ville où ils s'apprêtaient à affronter l'AS Monaco, en quart de finale de la Ligue des Champions. Le défenseur international espagnol du club jaune et noir, l'Espagnol Marc Bartra, 26 ans, à été blessé au poignée droit et a du être opéré dans la soirée. Les autorités allemandes ont ouvert une enquête pour «tentative d'homicide», sans utiliser la qualification d'attentat «terroriste». La police a indiqué ne pas vouloir donner de détails sur l'enquête «pour des raisons tactiques».

Le quotidien Bild, généralement bien informé sur ces dossiers, rapporte que les enquêteurs pensent avoir affaire à des bombes artisanales confectionnées avec des sections de tuyau. Le journal affirme aussi que la police recherche une voiture immatriculée «à l'étranger». Les enquêteurs n'en sont pas moins persuadés qu'il s'agit d'une attaque délibérée contre l'équipe. La police a précisé que les charges, au nombre de trois, ainsi qu'un autre engin qui n'a pas explosé, «pourraient avoir été dissimulés dans une haie» et ont détonné au passage du véhicule. Le bus des joueurs a été très endommagé sur son flanc, les vitres en partie soufflées par les explosions.

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