Après un lundi noir pour la SNCF et ses dizaines de milliers de voyageurs sur le réseau nord, le trafic revenait à la normale mardi, la compagnie ferroviaire expliquant le caractère exceptionnel des perturbations par des incidents en cascade.
Dans un communiqué, la SNCF a fait état d'un "trafic normal sur l'ensemble du réseau" TGV Nord et Transilien à Paris et dans le nord de l'Ile-de-France.
Le trafic ferroviaire à grande vitesse, interrompu plusieurs heures dans le Nord lundi à la suite d'une rupture de caténaire, provoquée par la chute d'une ligne à haute tension due à d'importantes chutes de neige, est totalement rétabli depuis 05H30 pour les TGV Nord, les Eurostars et les Thalys, selon la SNCF.
Lundi dès 16H00, les intempéries avaient totalement bloqué le trafic des Thalys, Eurostar et TGV Nord, entraînant des retards parfois de plusieurs heures, pour une centaine de trains et 40.000 voyageurs, selon la SNCF, qui a prévu des mesures "commerciales" de dédommagements: remboursement total du voyage pour plus de quatre heures de retard, un aller-retour gratuit pour des retards allant de 5 à 7 heures, deux allers-retours pour les retards plus importants.
En Ile-de-France, où l'interconnection nord-sud avait été interrompue pendant trois heures, le trafic était normal sur les RER B et D. Lundi, des voyageurs étaient descendus sur les voies dans le tunnel entre la gare du Nord et Châtelet-Les Halles à la suite du malaise d'un passager du RER D, à l'origine d'une interruption de la circulation.
Par contre, des bus de substitution fonctionnaient encore sur la ligne H du Transilien entre Ermont et Pontoise (Val-d'Oise), où le trafic avait été perturbé par un gros incendie dans un entrepôt désaffecté proche de la gare de Pontoise.
Sur le réseau nord, "la situation était tellement exceptionnelle que l'on n'a pas été en mesure de déterminer tout de suite la gravité de l'incident", a déclaré un responsable de la gare du Nord, François Hicter, expliquant qu'"un câble EDF qui tombe sur une caténaire, on n'a pas l'habitude de traiter".
Environ 22.000 foyers restaient privés d'électricité mardi dans le Nord.
Pour le directeur de la communication de la gare du Nord, Loïc Leuliette, il y a eu lundi soir une "accumulation à différents endroits de différents incidents. C'était inédit", a-t-il insisté.
Ce lundi noir pour la SNCF a commencé dès le matin sur la ligne à grande vitesse Paris-Nord par l'incendie dans une motrice d'un Thalys Amsterdam-Paris, les 500 passagers subissant plus de neuf heures de retard.
Quelque 7.000 cheminots ont été mobilisés pour faire face à la situation. "On s'est assuré que personne n'a dormi en rase campagne", a affirmé M. Hicter.
Plusieurs centaines de passagers, en rupture de connexion, ont été accueillis dans des rames chauffées à Paris ou à Lille ou dans des hôtels.
Nombreux sont arrivés très tard dans la nuit, à l'instar de Michelle Dupont, 45 ans, et son mari, partis de Calais à 16H30, direction Paris: gare d'Austerlitz, ils devaient ensuite prendre un train de nuit pour se rendre dans une station de ski des Hautes-Alpes.
Mais le Calais-Paris aura finalement mis plus de huit heures pour rejoindre la capitale. "On est arrivé à 01H30 du matin à Paris. On nous a mis un train à disposition pour dormir et on nous a distribué des couvertures et une boîte de nourriture", a-t-elle expliqué, avouant n'avoir "pas dormi beaucoup".
Au total, deux rames TGV doubles ont accueilli "200 personnes (qui) ont passé la nuit au chaud", a précisé M. Leuliette. Des chambres d'hôtels ont été mises à disposition des familles avec enfants, mais "les capacités hôtelières du quartier ont rapidement été débordées", a-t-il indiqué.
A Lille, 40 personnes ont dormi dans une rame, 60 dans une salle de la mairie et 60 dans un hôtel.
Sur toute la région, 5.000 rotations de taxi ont également été comptabilisées pour ramener les passagers les plus proches chez eux.