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3e édition des "Grands Jeux Romains" à Nîmes

Une vue de la 3e édition des "Grands Jeux Romains", dans les arènes de Nimes le 28 avril 2012[AFP]

"Parcite linguam!" a lancé Fautus Roscius Artifex et la foule s'est tue: la cérémonie du culte impérial en l'honneur de l'empereur Hadrien sur le parvis de la Maison Carré à Nîmes a lancé les deux jours de la 3e édition des "Grands Jeux Romains", une magnifique plongée de 19 siècles.

"Parcite linguam!" (Prenez garde à votre langue!, donc taisez vous!). Les flamines (prêtres) ont exigé le silence avant cette célébration. Et il ne fallait pas un bruit ensuite. Il y a des traces d'une cérémonie recommencée six fois", explique l'animateur à la foule venue très nombreuse pour suivre cette grande fresque historique.

Hadrien est honoré par des rites similaires à ceux des offices catholiques d'aujourd'hui (vin, encens, partage du pain...) de la musique avec deux tibiae, sortes de flûtes, puis une prière: "Jupiter, très bon, très grand, enlève nous des jours et donne les à l'empereur pour allonger sa vie", lance gravement le prêtre, avant d'ajouter pour conclure: "Il a plu aux dieux!".

"Hadrien, c'est le seul empereur qui est venu à Nemausus, devenue Nîmes, c'était en 122 après JC", explique Robert Dupoux, comédien, cascadeur et président de l'association les Mercenaires du temps, co-organisatrice de cette reconstitution historique mise en scène par des historiens de l'Université de Nîmes avec l'entreprise Culturespaces.

Aux côtés d'Hadrien, Plotine, veuve de son prédécesseur Trajan, et la princesse Hélène, dans le civil Aline Laporte, étudiante en tourisme et relations internationales, toute contente de jouer pour la première fois ce rôle historique.

"On est passionnés d'histoire. On lit beaucoup. On a l'impression de vivre une époque qui nous passionne. C'est un exutoire aux problèmes de tous les jours", soulignent Aline et son compagnon qui ont "beaucoup bossé" pour ces deux jours, elle a notamment réalisé elle-même son costume.

"Histoire en réel"

Après, c'est le défilé impérial. Quelque 650 reconstituants, en tenue civile, en légionnaires romains, mercenaires celtes, prisonniers de guerres, cavaliers ou gladiateurs ouvrent la voie au char d'Hadrien suivi de celui d'Hélène.

Plus anachronique, derrière il y a le Cheval de Troie car cette fresque a également comme thème la Guerre de Troie.

La réalité historique de 122 après JC n'est pas forcément respectée. Si les hommes du centurion Primus Pilus Brutus Caïus, alias Patrice Pierose, un militaire parachutiste à la retraite, témoignent bien de cette période, d'autres venus d'Italie, Espagne, Suisse ou Allemagne représentent d'autres époques. Avec en commun, une grande précision pour les costumes de parfois 20 kg.

"L'intérêt est double: la recherche sur les équipements que nous testons ensuite. Et puis, on fait aimer la romanité. En France, on a une tradition gauloise alors qu'elle devrait être gallo-romaine car notre civilisation est plus proche de celle des Romains, souligne Aemiliuus Cornelius Ralaevinus ou Jean-Luc Ferraud, président de l'association européenne de reconstitution.

Le public est sous le charme. "Sur le plan pédagogique, c'est fabuleux", assure Florence Rateau. "C'est mieux qu'à l'école", admet sa fille Tania, 12 ans.

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