En direct
A suivre

JJ Hazan (FCPE) : "le métier d'enseignant a été détruit"

Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, en mars 2012[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

École en travaux ! Présentée comme l’une des priorités du nouveau président, l’Éducation nationale devrait connaître prochainement de nombreux remaniements. Rythme scolaire, évaluations, effectifs, formations des enseignants, les chantiers sont nombreux pour le nouveau ministre Vincent Peillon.

Le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), Jean-Jacques Hazan, fait le point sur les différents dossiers.

Les évaluations en primaire, qui ont lieu cette semaine, seront suspendues, comme l’a annoncé Vincent Peillon. Une bonne décision ?  

L’important, c’est leur arrêt. Nous ne souhaitons aucune remontée nationale, ni aucune divulgation. Nous n’étions pas demandeurs de ces évaluations, donc nous n’avons aucun problème avec leur arrêt. Ce dispositif était abscons, sans intérêt.

La semaine des cinq jours, relancée récemment par le ministre, fait débat…

Ce débat, nous l’accueillons avec satisfaction. La semaine de quatre jours, on sait que ça ne marche pas. Il faut réduire le nombre d’heures par jour, et suivre le rythme « 7 semaines de travail – 2 semaines de congés ». Mais la semaine de cinq jours ne se fera pas en claquant des doigts, il faut du temps pour la concertation.

Concernant les effectifs, le président a promis le recrutement total de 60.000 postes, dont certains dès la rentrée. Une mesure nécessaire ?    

La question, c’est comment va-t-on recruter des gens ? C’est compliqué de vouloir être enseignant aujourd’hui, un métier qui a été détruit. Je ne sais même pas si, personnellement, je me porterais candidat. Si des annonces précises et chiffrées sont faites, alors il sera possible de faire ce travail de reconstruction. Mais le plus difficile sera de retrouver la confiance. Celle des parents, mais aussi celle des professeurs envers l’Éducation nationale.

Qu’en est-il de la formation des enseignants ?

Elle est indispensable, il faut transformer la pédagogie avec les enfants. Elle doit être active, effectuée en groupe. L’enfant doit au centre, et ce ne doit pas être un face-à-face stérile entre l’enseignant et les élèves. On ne doit laisser personne sur le bord de la route. C’est ça, la vraie dette de la France : mettre des moyens dans la formation initiale et continue des enseignants.

Vincent Peillon souhaite faire un effort « tout particulier » sur l'école primaire. A raison ? 

On compte en France 1 maître d’école pour 20 enfants. Ce rapport est de 1 pour 15 aux Etats-Unis, voire 1 pour 13 au Danemark. C’est là où il faut se renforcer. On veut avoir le meilleur système éducatif, mais on est loin du compte. A nous d’utiliser nos vraies forces. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités