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Rom tué par une voiture : le conducteur en garde à vue

Un policier sur les lieux de l'accident à Noisy-le-Grand, le 1er novembre 2012 Un policier sur les lieux de l'accident à Noisy-le-Grand, le 1er novembre 2012[MIGUEL MEDINA / AFP]

L'automobiliste ayant percuté deux adolescents roms circulant sur un seul vélo mercredi soir à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) a été placé en garde à vue jeudi matin. L''un des jeunes est décédé dans l'accident, l'autre a été hospitalisé à Paris, a-t-on appris de sources concordantes.

L'accident s'est produit peu avant 21H00 à proximité d'un campement de Roms, installé non loin de la nationale 370, selon les pompiers, suscitant une vive émotion chez les habitants de ce camp.

"Il s'agit d'un père de famille qui rentrait chez lui avec deux enfants dans sa voiture. Au passage d'un camp de Roms, un vélo monté par deux adolescents de 12 et 15 ans a surgi de nulle part et malheureusement le conducteur a percuté le vélo", a-t-on indiqué à la préfecture de Seine-Saint-Denis. 

Le conducteur du véhicule s'est arrêté" juste après la collision, mais "a été pris à parti par les occupants du camp Roms" et "a dû se réfugier au commissariat de Noisy-le-Grand", a confié le maire PS de la commune Michel Pajon. Selon ce dernier, le conducteur âgé de 54 ans a subi un test d'alcoolémie qui s'est révélé négatif. L'accident est "involontaire", a-t-il assuré.

 

Accrochages entre Roms et policiers

Selon Didier Cusserne, du collectif de soutien aux Roms de Noisy-le-Grand, les quelque 150 habitants du bidonville se sont certes massés "le long de la route où ça s'est passé", mais c'était "simplement des familles qui voulaient comprendre". "Il y avait des mamans en larmes qui s'effondraient, c'est toute une communauté qui se sent frappée", a-t-il assuré.

En arrivant, la police a repoussé l'ensemble du camps, en sortant matraques et gaz lacrymogène, témoigne le militant ajoutant qu'"il y avait un climat de tension". Selon lui, vers 23H00, les habitants ignoraient encore que l'un des deux enfants était mort. "La police n'a voulu donner aucune information ni sur leur état de santé ni sur (le lieu) où ils avaient été amenés", a-t-il affirmé.

 

Les Roms sont installés sur ce campement depuis 2 ou 3 mois

 

Selon Michel Pajon, "au moins 600 Roms" vivent en permanence sur le territoire de Noisy-le-Grand, qui compte au moins deux bidonvilles. 

"C'est un vrai souci pour nous", a indiqué le maire, décrivant "des mamans avec des bébés de trois mois dans les bras qui mendient au feux rouges et des enfants roulant sur des vélos sans feux, créant des situations d'une dangerosité très préoccupante. Ca faisait un moment qu'on craignait le pire".

D'après Didier Cusserne, les habitants de ce campement "sont installés là depuis deux ou trois mois" après avoir été expulsés d'autres bidonvilles en banlieue parisienne.

L'évacuation du terrain a été demandée par le propriétaire du terrain et une audience devant la justice est prévue dans une dizaine de jours selon Didier Cusserne. 

 "Depuis des mois et des années, ils vont se réinstaller deux cents mètres plus loin après avoir été expulsés légalement, et à chaque fois on se repasse la patate chaude", a déploré Michel Pajon.

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