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«Les femmes n’ont pas à avoir honte d’être victimes de violences»

Clémentine Autain veut lever le voile sur le tabou des violences faites aux femmes Clémentine Autain veut lever le voile sur le tabou des violences faites aux femmes[JEAN-PIERRE MULLER / AFP]

Les associations féministes ont battu le pavé hier à Paris lors de la Journée  internationale contre les violences faites aux femmes. Un fléau dont l’importance, souvent méconnue, est pourtant une réalité du quotidien. La militante Clémentine Autain, à l’initiative d’un manifeste contre le viol lancé la semaine dernière, veut mettre fin à ce tabou.

C’était dimanche la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes. Est-ce encore un tabou aujourdhui en France ?

Oui, bien sûr. Il faut aujourd'hui briser le silence, le faire éclater au grand jour. Les femmes victimes de violences, dont les viols, n’ont pas à avoir honte d’être victimes.

Le plus dur pour elles est d’en parler…

C’est l’aspect essentiel. Seule une femme sur dix ose en parler. Car le problème se situe lors du dépôt de plainte, lorsque sa parole peut être mise en doute. La femme victime devrait au contraire être respectée, entendue.

Quel message adresser aux hommes responsables de ces violences ?

Entendez ce que les femmes ont à vous dire ! Et écoutez, soyez attentifs à leurs désirs.

Le gouvernement prépare un ensemble de mesures (formation des professionnels, éducation dans les écoles, observatoire…) Cela suffira-t-il ?

C’est à 10 000 lieues d’être suffisant, puisqu’on manque de moyens. Alors attention, la sensibilisation à l’école, c’est très bien, la mise en place d’un observatoire, j’y suis favorable. Mais c’est d’avantage l’ampleur de la tâche qui est immense. Former les policiers, les acteurs de la justice, faire des campagnes de sensibilisation, ça coûte de l’argent. Or nous sommes dans une politique d’austérité…

Les sanctions doivent-elles être durcies ?

Le problème n’est pas là : les sanctions sont déjà lourdes, mais ce sont pas appliquées correctement. On touche ici à la difficulté de la preuve, de cas où l’on se trouve dans une confrontation d’une parole contre une autre. C’est l’une des clés.

Les proches des familles victimes ont eux aussi un rôle à jouer…

Oui, il faut que l’entourage parviennent à susciter la parole, fasse synergie autour d’elle.

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