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Hollande inaugure le musée du Louvre-Lens

Une femme regarde le tableau "La liberté guidant le peuple" d'Eugene Delacroix le 3. décembre 2012 au Musée Louvre-Lens [Philippe Huguen / AFP] Une femme regarde le tableau "La liberté guidant le peuple" d'Eugene Delacroix le 3. décembre 2012 au Musée Louvre-Lens [Philippe Huguen / AFP]

Le président François Hollande inaugure mardi le musée du Louvre-Lens, posé sur un carreau de mine de l'agglomération la plus pauvre de France, brillant tel un diamant par son architecture lumineuse et épurée, et ses chefs-d'oeuvre envoyés par le Louvre.

"C'est un merveilleux joyau", s'enthousiasme le député-maire (PS) de Lens Guy Delcourt lors d'une visite de presse lundi. "Cela va nous permettre de sortir des images souvent négatives sur le bassin minier", ajoute-t-il.

"Nous savons qu'un musée ne fait pas le printemps. Mais il signe au moins la fin de l'hiver" pour cette ville de 35.000 habitants, meurtrie par les guerres et la désindustrialisation, déclare Daniel Percheron, président (PS) du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais qui porte le projet depuis le départ.

Lorsqu'il apprend que le Louvre songe à créer une antenne dans le cadre de la décentralisation culturelle lancée en 2003 par le ministre de la Culture d'alors Jean-Jacques Aillagon, M. Percheron, qui a grandi à Lens, se jette à l'eau. Il demande au patron du musée Henri Loyrette si la candidature de Lens serait "ridicule". "Non, au contraire", lui répond le président-directeur du Louvre.

Jack Lang, vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais à l'époque, se souvient avoir écrit en 2004 au chef de l'Etat Jacques Chirac pour plaider en faveur de Lens alors que six villes étaient en compétition pour accueillir l'antenne du Louvre, dont Amiens gérée par la droite.

Renaud Donnedieu de Vabres, successeur de M. Aillagon rue de Valois, tient à rappeler avoir milité lui aussi en faveur de Lens. Jacques Chirac tranche en novembre 2004 pour une "ville rouge et rose", relève M. Percheron.

"Deux cathédrales"

Vue du musée du Louvre-Lens, le 3 décembre 2012 à la veille de son inauguration [Philippe Huguen / AFP]
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Vue du musée du Louvre-Lens, le 3 décembre 2012 à la veille de son inauguration
 

Si le Louvre-Lens a tant de pères et de parrains revendiqués, c'est sans doute parce que le bébé est beau et plein de promesses.

D'abord architecturalement. Le musée de verre et d'aluminium poli, conçu par l'agence japonaise Sanaa, s'est posé sur un ancien carreau de mine à charbon. Les bâtiments bas mais très longs réfléchissent la lumière, semblant se fondre dans le ciel lorsqu'il pleut et étincelant lorsque le soleil revient.

Surtout, pour réussir son pari, le Louvre n'a pas hésité à envoyer à Lens toute une série de chefs-d'oeuvre, notamment "La Liberté guidant le peuple" (1831) de Delacroix mais aussi "Balthazar Castiglione" de Raphaël ou "Louis-François Bertin" de Ingres, qui s'installeront pour un an.

Le Louvre-Lens, qui ouvrira au public le 12 décembre, a pour épine dorsale une Grande Galerie qui sera accessible gratuitement la première année.

Sous le nom temporaire de Galerie du temps, elle présente pour cinq ans plus de 200 oeuvres dans un accrochage remarquable qui part de la plus Haute Antiquité pour aller jusqu'en 1850, retraçant le Louvre dans toute son amplitude chronologique et géographique en un seul espace.

D'ambitieuses expositions temporaires seront également proposées. La première porte sur la Renaissance et présente notamment "La Sainte Anne" de Léonard de Vinci.

Le Louvre-Lens mise sur une fréquentation de 700.000 visiteurs la première année, et 500.000 les années suivantes. Située à une heure de Paris en TGV, la ville est au coeur du bassin minier, non loin de Lille et de la Belgique.

 
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"Le Louvre-Lens est une cellule souche qui va modifier l'ADN de notre région", assure M. Percheron. "Désormais il y a deux cathédrales à Lens, le stade Bollaert et le Louvre", sourit Henri Loyrette.

Le Louvre-Lens a coûté plus de 150 millions d'euros. "On est plus proche des 200 millions d'euros, en incluant des aménagements autour", précise M. Percheron. La Région finance l'investissement à hauteur de 59%.

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