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Déficit de la France : Bruxelles prolonge le délai de 2 ans

Une figurine sur des coupures de journaux [Joel Saget / AFP/Archives] Une figurine sur des coupures de journaux [Joel Saget / AFP/Archives]

Il est "raisonnable" d'accorder à la France un délai supplémentaire de deux ans, soit jusqu'en 2015, pour ramener son déficit public sous la barre des 3%, a déclaré vendredi le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, au cours d'une conférence de presse, alors que Paris ne réclamait qu'un an.

Dans ses prévisions économiques dévoilées vendredi, la Commission estime que le déficit de la France va déraper, à 3,9% du PIB cette année et à 4,2% l'an prochain. Ces chiffres s'éloignent grandement de ceux du gouvernement français, qui prévoit de rater l'objectif de 3% cette année avec un déficit de 3,7%, mais de revenir à 2,9% du PIB en 2014.

Les prévisions du gouvernement français sont "excessivement optimistes", a jugé M. Rehn, ajoutant que "pour ramener le déficit sous les 3%, des efforts beaucoup plus importants et urgents sont nécessaires". C'est pourquoi, "étant donnée la situation économique, il serait raisonnable de prolonger de deux ans le délai" pour revenir dans les clous imposés par la Commission, soit 2015, a-t-il dit.

Cette souplesse accordée à la France dans la gestion de son déficit ne doit pas la dispenser de faire les efforts qui lui sont demandés, a néanmoins mis en garde le commissaire européen.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, le 25 avril 2013 à Bruxelles [Georges Gobet / AFP/Archives]
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Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, le 25 avril 2013 à Bruxelles
 

"Dans tous les cas de figure, il est essentiel que la France mette pleinement en oeuvre les mesures envisagées et précise rapidement quelles nouvelles actions elle compte entreprendre pour respecter ces objectifs de politique monétaire", a-t-il dit.

La Commission prévoit une légère récession en France cette année, avec un PIB en baisse de 0,1%.

"Ce qui sous-tend notre prévision de croissance, c'est la détérioration persistante de la compétitivité française. Dès lors, une stratégie budgétaire de moyen terme crédible doit s'accompagner de réformes structurelles substantielles en matière de marché du travail, de système de pensions et d'ouverture des marchés", a souligné M. Rehn.

Il a jugé que c'était "essentiel pour débloquer le potentiel de croissance et déverrouiller la situation de l'emploi, dont la France a tant besoin". La Commission prévoit un chômage à 10,6% en France cette année, puis une hausse à 10,9% l'an prochain.

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