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L'auteur présumé du "casse du siècle" à Toulon s'est suicidé en prison

Vue de la prison des Baumettes, à Marseille, le 6 mars 2013 [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives] Vue de la prison des Baumettes, à Marseille, le 6 mars 2013 [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives]

Marc Armando, le cerveau présumé du "casse du siècle" à la banque de France (146 MF, soit 22 millions d'euros), à Toulon en 1992, s'est suicidé vendredi soir aux Baumettes, peu après son extradition des Pays-Bas où il était soupçonné d'un rocambolesque trafic de cocaïne cachée dans une torpille fixée à la coque d'un pétrolier.

Après dix mois d'enquête, son implication dans le périple de la torpille bourrée de sachets de drogue, un scénario inédit en France selon le patron de la PJ de Nice, Philippe Frizon, ne faisait plus de doute.

La torpille orange et sa précieuse cargaison d'une valeur d'au moins 3,5 millions d'euros, avaient été saisies le 19 avril dans le port de Rotterdam.

Interpellé à la mi-avril, Armando, 56 ans, venait d'être extradé des Pays-Bas en vertu d'un mandat européen délivré par les magistrats Thierry Azéma et Christophe Perruaux de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs, chargée des affaires de grand banditisme, ndlr) de Marseille et avait été escorté jusqu'à la prison vendredi soir.

Deux heures après son admission, son corps était retrouvé sans vie.

Une enquête a été ouverte par le parquet afin de déterminer les circonstances exactes du décès.

Il était considéré comme le cerveau présumé du spectaculaire braquage de la Banque de France à Toulon ayant rapporté plus de 146 millions de francs (22 millions d'euros) à ses auteurs, le 16 décembre 1992. Il avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle par les assises du Var pour avoir participé à ce casse, dont seulement 10% du butin avait été retrouvé.

Un policier et un gardien surveillent l'accès de la Banque de France à Toulon le 17 décembre 1992, où a eu lieu un hold-up avec prise d'otages [Laurent Martinat / AFP/Archives]
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Un policier et un gardien surveillent l'accès de la Banque de France à Toulon le 17 décembre 1992, où a eu lieu un hold-up avec prise d'otages
 

L'homme était suivi par les Stups depuis juin 2012 après avoir été repéré à Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône) en train de faire de la plongée sous-marine de nuit.

Des employés du port, avisant un plongeur en difficulté, muni d'un propulseur défectueux, avaient appelé les gendarmes maritimes. L'homme avait rejoint entre-temps trois autres complices munis de matériel de plongée et d'un radeau pneumatique. Un contrôle d'identité avait révélé la présence parmi eux de plusieurs anciens braqueurs très connus de la police.

La police judiciaire de Nice, la Jirs de Marseille et la gendarmerie maritime étaient alors saisies de l'enquête et commençaient à surveiller tous les déplacements des suspects.

Parmi leurs connaissances: Marc Armando et le patron d'un bar de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), où ils se réunissaient souvent. Des recherches permettaient de découvrir qu'Armando s'était rendu notamment au Pérou en 2011.

"Nous avons mis en place des surveillances sur ces individus, qui nous ont permis de constater des choses très intéressantes, notamment l'achat de matériel spécialisé pour la plongée mais également des exercices de plongée nocturnes du côté d'Antibes à Juan-les-Pins", a expliqué à l'AFP Philippe Frizon.

Des policiers surveillent l'accès de la Banque de France à Toulon le 17 décembre 1992, où a eu lieu un hold-up avec prise d'otages [Laurent Martinat / AFP/Archives]
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Des policiers surveillent l'accès de la Banque de France à Toulon le 17 décembre 1992, où a eu lieu un hold-up avec prise d'otages
 

En avril, ils avaient gagné Paris avec différents moyens de transport, puis s'étaient rendus en Belgique. Trois suspects se retrouvaient dans le port d'Anvers et observaient le Laguna D, pétrolier battant pavillon néerlandais parti du Vénézuela le 23 mars. La météo n'était pas au beau fixe pour s'adonner à la plongée et le navire poursuivait sa route jusqu'au port de Rotterdam.

La PJ alertait alors les douaniers néerlandais qui plongeaient sous la coque et récupéraient la torpille. Les trois compères - Armando ainsi que deux autres Français, Samir Laribi et Lofti Bengadim, aux casiers moins chargés - seront arrêtés dans leurs hôtels sans avoir eu le temps de plonger.

La police a interpellé ensuite neuf autre personnes dans la région de Grasse, Nice, Antibes, en Haute-Corse, à Marseille et à Toulouse.

Au bout du compte, six personnes ont déjà été mises en examen dont trois sont écrouées. Parmi elles: Jean-Michel Dominici, le frère d'Ange-Philippe Dominici, cerveau présumé du vol de 668 kilos d'or en Suisse en janvier 2004 dans la société Metalor, qui lui avait valu une condamnation à 14 ans de prison.

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