En direct
A suivre

Une expo sur le cirque à Moulins

Un costume de cirque au CNCS de Moulins, le 1er juillet 2013 [Thierry Zoccolan / AFP] Un costume de cirque au CNCS de Moulins, le 1er juillet 2013 [Thierry Zoccolan / AFP]

De la veste à brandebourgs de Monsieur Loyal aux chaussures déformées du clown: tout le vestiaire du cirque est exposé à Moulins (Allier), au Centre national du costume de scène (CNCS), premier musée voué au patrimoine matériel du spectacle.

Cette ancienne caserne de cavalerie classée monument historique abrite quelque 10.000 pièces - habits, chaussures et couvre-chefs d'opéra, de danse, de théâtre - qui n'en sortent que pour des expositions temporaires, eu égard à la fragilité des textiles.

Jusqu'au 5 janvier, l'endroit prend des allures de chapiteau, paré de velours rouge et de broderies or, le temps de l'exposition "En piste!", qui transporte le visiteur dans l'univers magique et rocambolesque du cirque.

Il s'immisce d'abord dans les coulisses, pour découvrir l'ambiance feutrée de la loge Fratellini, ses masques de cire, faux-nez sur mesure et trousses de maquillage. Le visiteur devenu spectateur est ensuite accompagné par les garçons de piste jusqu'à l'entrée du maître de manège, Monsieur Loyal.

Les premiers du genre, tout comme les premières écuyères, portaient des costumes de style très militaire, avec vestes à brandebourgs et stricts képis. Un héritage des origines du cirque moderne, fondé en 1768 par un officier anglais, Philip Astley, à base d'acrobaties à cheval.

Le vestiaire du cirque s'affranchit ensuite de ces influences pour en adopter d'autres: celle de la danse avec le tutu des acrobates féminines, ou celui de la comedia dell'arte pour la figure du clown.

Un costume de cirque photographié le 1er juillet 2013 au CNCS de Moulins [Thierry Zoccolan / AFP]
Photo
ci-dessus
Un costume de cirque photographié le 1er juillet 2013 au CNCS de Moulins
 

Le CNCS consacre deux grandes vitrines à ce personnage incontournable du cirque, dont le costume conditionne le jeu, du clown blanc aux airs de Pierrot rêveur, au clown Auguste ridicule avec ses chaussures difformes, son noeud papillon de guingois et sa veste aux tons criards.

"Un monde de clans"

Certaines pièces portent encore des traces de la dure vie des saltimbanques, comme cette veste verte tachée de sang après une griffure de tigre, propriété du dresseur vedette Günther Gebel-Williams, du Ringling Bros. and Barnum & Bailey Circus, l'un des plus grands cirques américains.

Des flamboyantes et extravagantes combinaisons du Cirque du Soleil aux teintes naturelles des tissus aériens adoptés par le Cirque Plume, l'exposition ne néglige aucune école.

Mais dans certaines grandes familles, avoue Delphine Pinasa, directrice du CNCS, la collecte des costumes pour l'exposition n'a pas été simple: "le cirque est un art difficile et violent, et un monde de clans".

Dans cet univers, de grands collectionneurs - comme Pascal Jacob ou la famille Fratellini - ont largement contribué à l'exposition, mais d'autres ont gardé porte close, comme les Bouglione.

Costumes de cirque photographiés le 1er juillet 2013 au CNCS de Moulins [Thierry Zoccolan / AFP]
Photo
ci-dessus
Costumes de cirque photographiés le 1er juillet 2013 au CNCS de Moulins
 

"En piste!" est la 16e exposition présentée par le CNCS depuis son ouverture en 2006, après les costumes de pouvoir, les vestiaires de divas ou encore deux expositions consacrées à Christian Lacroix, président du centre.

A son arrivée à Moulins, chaque pièce subit une mise en quarantaine, puis un traitement par anoxie pour la désinfection, avant d'être conservée dans une pièce à 18 degrés à l'abri de la lumière du jour.

Le CNCS est un "musée de petite ville", pas "un petit musée", insiste Delphine Pinasa, passée de l'Opéra de Paris à ce lieu national volontairement installé à Moulins, 20.000 habitants.

"Aujourd'hui, certaines de nos expos partent à l'étranger car des musées nous ont repérés", se félicite-t-elle.

Le centre, dont les fonds proviennent notamment de la Comédie-française, de la Bibliothèque nationale de France et de l'Opéra de Paris, a accueilli entre 70.000 et 80.000 visiteurs en 2012, dont la moitié de la région Auvergne.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités