En direct
A suivre

Taubira: la lenteur de la justice due à un "manque de moyens"

Christiane Taubira à son arrivée à Matignon le 30 mai 2014 à Paris  [Joël Saget / AFP/Archives] Christiane Taubira à son arrivée à Matignon le 30 mai 2014 à Paris [Joël Saget / AFP/Archives]

La Garde des Sceaux Christiane Taubira, admet que la lenteur de la justice est due à un "manque de moyens" que le gouvernement est en train de corriger, dans un entretien publié lundi par Le Parisien.

"Je reconnais qu'il y a un manque de moyens", dit la ministre de la Justice qui explique que "sur les cinq années à venir, 1.400 magistrats vont partir à la retraite, et les recrutements décidés sous le précédent quinquennat n'ont pas permis de pallier ces départs".

"A notre arrivée, nous avons décidé de créer 500 postes par an", ajoute-t-elle alors que la réforme pénale est examinée à partir de mardi à l'Assemblée nationale.

Cette réforme pénale controversée de la ministre créé notamment une peine de probation jugée plus efficace que l'enfermement pour lutter contre la récidive.

Mais ce projet de loi qui ambitionnait de repenser le sens et la finalité de la peine en privilégiant la réinsertion a perdu un peu de sa portée lors les arbitrages gouvernementaux mais marque néanmoins une rupture avec l'orientation des dernières années.

Comme promis en 2012 par le candidat François Hollande, le texte supprime les peines planchers pour les récidivistes créées sous Nicolas Sarkozy pour revenir au principe d'individualisation de la peine.

Il crée, pour les délits, une nouvelle peine en milieu ouvert, "la contrainte pénale", et entend éviter les sorties sèches de prison en instaurant un rendez-vous au deux-tiers de la peine afin que le juge examine une éventuelle libération conditionnelle ou "sous contrainte".

La ministre explique dans son entretien avec des lecteurs du Parisien que la réforme prévoit aussi "un procès en deux temps, pour accélérer les procédures et casser le sentiment d'impunité". "La première audience établira la culpabilité et prononcera les réparations pour la victime. La deuxième audience aura lieu après enquête, entre deux et quatre mois plus tard, et décidera de la sanction", dit-elle.

Ce projet de loi est jugé laxiste par la droite qui n'a de de cesse de s'attaquer à la garde des Sceaux.

"En quoi suis-je laxiste?", réplique Christiane Taubira. "Depuis deux ans c'est magique, ironise-t-elle: j'entends ça tous les jours mais personne ne me donne un seul exemple". "On m'accuse de vider les prisons, alors qu'on vient de battre deux fois des records de surpopulation carcérale", ajoute-t-elle.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités