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La fin des pannes de signalisation et autres incidents techniques ?

Un audit alarmant sur la vétusté du réseau en 2005 avait mené la SNCF à faire de la maintenance sa priorité, réaffirmée après l'accident de Brétigny-sur-Orge. [CC / Olivier Bacquet]

Les nouveaux chantiers ferroviaires, tels que les créations de gares, seront différés d'un à deux ans, a annoncé mercredi le gouvernement, qui veut privilégier l'entretien du réseau et l'amélioration des transports du quotidien. 

 

Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a annoncé mercredi ce qui avait été notifié par la SNCF à certains élus concernés: aucun chantier non dédié à la maintenance ne sera entamé en 2015 et 2016, ceux-ci sont "différés de deux ans".

"Il faut passer du curatif au préventif et c'est pour répondre à ce défi que SNCF Réseau (le gestionnaire des infrastructures ferroviaires, ndlr) a informé un certain nombre d'élus que de nouveaux travaux d'amélioration, de construction de nouvelles gares, allaient être différés de deux ans", a déclaré Alain Vidalies, interrogé à l'Assemblée nationale.

"Le gouvernement fait un choix. Il l'annonce: c'est celui de la priorité à la maintenance, c'est celui de la priorité aux trains du quotidien", a-t-il affirmé. Alain Vidalies a précisé qu'"on ne peut pas s'engager à tout faire en même temps. Il y a une priorité. (...) Nous ne pouvons pas continuer à regarder le réseau se dégrader et les transports au quotidien venir altérer la vie quotidienne, notamment de ceux qui les utilisent pour aller travailler".

 

Les mêmes méthodes qu'au 19e siècle

Car donner plus de moyens à la maintenance, c'est-à-dire au remplacement d'infrastructures âgées, et non à la construction de nouvelles gares ou au lancement de nouvelles lignes, doit notamment permettre d'améliorer la fiabilité des transports du quotidien, les Transilien et TER: "C'est le défaut de maintenance qui explique les incidents du quotidien", a commenté Alain Vidalies.

"Nos méthodes en termes de maintenance du réseau sont largement les mêmes qu'au 19e siècle", avait souligné en septembre le patron du gestionnaire d'infrastructure SNCF Infra (ex-RFF), Jacques Rapoport.

Le secrétaire d'Etat aux Transports doit rencontrer mercredi en fin de journée les dirigeants de la SNCF, Frédéric Saint-Geours, Guillaume Pepy et Jacques Rapoport, dans le cadre du premier "comité de suivi de la sécurité ferroviaire", dont la création fait suite aux conclusions d'un "audit stratégique" diligenté par l'Etat après l'accident de Brétigny-sur-Orge (Essonne) en juillet 2013.

 

Un comité tous les six mois

Ce comité, qui se tiendra tous les six mois, est chargé du suivi et de la mise en oeuvre des recommandations formulées par le Bureau Enquêtes Accidents après l'accident de Brétigny-sur-Orge et la mise en oeuvre d'un plan d'actions pour la sécurité ferroviaire.

Devant l'Assemblée nationale, Alain Vidalies a encore déploré "les choix qui ont été faits ces dernières années notamment de lancer quatre LGV (lignes à grande vitesse) nouvelles en même temps (qui) se sont faits au détriment (...) de l'entretien des infrastructures existantes, et aujourd'hui (de) la fiabilité du réseau, en partie".

Un audit alarmant sur la vétusté du réseau, réalisé par l'Ecole polytechnique de Lausanne en 2005, avait mené la SNCF à faire de la maintenance sa priorité, réaffirmée après l'accident de Brétigny-sur-Orge, pour lequel la maintenance a été pointée du doigt par plusieurs rapports d'experts.

 

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