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L'état au chevet de l'Assurance maladie

C'est principalement l'assurance maladie qui creuse la dette sociale C'est principalement l'assurance maladie qui creuse la dette sociale[Fred Dufour / ARCHIVES/AFP]

Confronté au déséquilibre alarmant des comptes de l’Assurance maladie, l’exécutif présente jeudi 24 septembre sa feuille de route pour faire des économies.

 

Il ne faut pas compter sur elle «pour réduire le déficit de la ­sécurité sociale sur le dos des Français», assure Marisol Touraine. C’est donc ­attendue au tournant que la ministre de la Santé présente ce matin, avec son homologue au Budget, Christian Eckert, le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2016.

Car il faudra, malgré tout, trouver des facteurs d’économies. Le déficit de la Sécu devrait en effet avoisiner en 2015 la somme colossale de 12,8 milliards d'euros. Plusieurs mesures sont donc étudiées pour endiguer le problème, avec un objectif : gagner en efficacité sans toucher à la qualité des prestations.

La branche santé mauvaise élève

Si la branche vieillesse de la Sécu, chargée des retraites, la branche famille, qui verse les allocations, et la branche accidents du travail se portent plutôt bien, la branche maladie, elle, continue son dérapage à vitesse grand V. Son déficit s’établirait ainsi à 7,4 milliards d’euros en 2015, contre 6,5 milliards l’année précédente.

Un phénomène qui s’explique par une baisse des cotisations (pour cause de faible croissance, d’inflation nulle et de chômage élevé), alors que dans le même temps, les dépenses de santé progressent inéluctablement.

Vieillissement de la population, extension des maladies chroniques… Les facteurs s’accumulent pour faire grimper l’addition.

Sans contraintes budgétaires, les dépenses de l’assurance maladie augmenteraient donc naturellement de 4 % par an. Pour 2016, l’Etat souhaite limiter cette progression à 1,75 %, ce qui nécessitera de trouver 3,4 milliards d’économies.

 

L’ambulatoire favorisé

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs pistes sont à l’étude. Le développement de l’ambulatoire (moins d’hospitalisation, plus de soins en ville) est notamment préconisé.

Selon le chiffrage de l’Assurance maladie, 78 millions d’euros pourraient ainsi être gagnés en réduisant les séjours à l’hôpital après un ­accouchement, et 69 millions dans le cadre des soins d’orthopédie.

Une centaine de millions d’euros pourraient également être mis de côté en enrayant la hausse des arrêts de travail, grâce à des prescriptions plus adéquates. Autre source d’économies possible, une meilleure régulation des transports sanitaires, par exemple en encadrant mieux l’usage des ambulances.

Enfin, la poursuite de l’effort en faveur des médicaments génériques, déjà engagé depuis plusieurs années dans le cadre d’un plan du gouvernement, reste un facteur majeur d’assainissement budgétaire.

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