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Attentats de Paris : la riposte de François Hollande

François Hollande s'est exprimé pour la première fois devant le Congrès réuni à Versailles. [ERIC FEFERBERG / AFP]

Face au Parlement réuni en Congrès à Versailles, une première depuis le début de son quinquennat, François Hollande a tenu hier un discours ferme et déterminé.

«Notre République n'est pas à la portée de méprisables tueurs», a déclaré le président d’emblée, estimant que «notre démocratie a triomphé d’adversaires bien plus redoutables, en vérité, que ces lâches assassins». Selon lui, il faudra «du temps» et de la «patience» mais «l’ennemi n'est pas hors d'atteinte». A l’issue de son intervention, les parlementaires ont entamé une Marseillaise, soulignant la gravité du moment.       

Intensifier les opérations en Syrie

Voulant atteindre l’ennemi sur son sol, le président de la République a annoncé que la France allait «intensifier les opérations en Syrie» dans les semaines à venir. Il a également fait savoir qu’il avait demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU afin de mettre une place une résolution «marquant cette volonté commune de lutter contre le terrorisme».

Dans cette optique, François Hollande va rencontrer dans les prochains jours Barack Obama et Vladimir Poutine. Face à la menace que représente Daesh, il a également confirmé que la priorité était désormais de lutter contre lui en Syrie, même si le président syrien Bachar al-Assad «ne peut constituer l’issue».

Sur le plan sécuritaire, François Hollande souhaite mettre rapidement en place des «contrôles coordonnés et systématiques aux frontières» de l'Union européenne, et obtenir «l’approbation avant la fin de l'année 2015» du fichier européen des passagers aériens (PNR) pour «assurer la traçabilité du retour des jihadistes et les interpeller».  

«Faire évoluer la Constitution»

Mais le combat, d’après le chef de l’état, doit aussi être mené en France. L’une des annonces clés de son intervention concerne donc la révision de la Constitution. François Hollande souhaite la faire évoluer «pour permettre aux pouvoirs publics d'agir, conformément à l’état de droit, contre le terrorisme de guerre». Selon lui, l’article 36, qui organise l’état de siège, et l’article 16, qui permet au président de la République de s’octroyer des «pouvoirs exceptionnels» lorsqu’une «menace grave et immédiate» menace le pays, «ne sont plus adaptés à la situation que nous rencontrons».

Réviser la Constitution pourrait ainsi permettre de conférer aux pouvoirs publics des moyens accrus sans avoir besoin de recourir à l’état de siège. En attendant, François Hollande a fait savoir qu’il allait saisir le Parlement dès demain d’un projet de loi visant à prolonger l’état d’urgence pour trois mois.  

Concernant les moyens mis en oeuvre pour assurer la sécurité du pays, le président a annoncé la création de  5 000 postes de policiers et gendarmes supplémentaires, ainsi que 1 000 postes pour les douanes et l’assurance que les effectifs de l’armée ne seront pas réduits avant 2019. Les réservistes seront également rappelés, et la question de la légitime défense des policiers sera étudiée. 

Enfin, François Hollande souhaite rendre possible la destitution de la nationalité pour les binationaux, et faciliter l’expulsion de ceux accusés de terrorisme.

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