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Le bras de fer entre l'exécutif et la CGT continue

Des casseurs lancent des pierres lors de la manifestation contre la loi travail le 14 juin 2016 à Paris [DOMINIQUE FAGET / AFP] Des casseurs lancent des pierres lors de la manifestation contre la loi travail le 14 juin 2016 à Paris [DOMINIQUE FAGET / AFP]

Le ton est monté d'un cran dans la bataille du projet de loi travail: l'exécutif a menacé mercredi d'interdire les manifestations, au lendemain de nouvelles violences et dégâts en marge du défilé parisien, déclenchant un tollé chez les syndicats, qui maintiennent deux nouvelles journées de "mobilisation", et une partie de la gauche.

La manifestation nationale organisée mardi par sept syndicats a rassemblé entre 75.000 et 80.000 personnes selon la police, un million selon les organisateurs, chiffre que le Premier ministre Manuel Valls a qualifié de "ridicule par rapport à la réalité".

Des drapeaux de la CGT brandis par des manifestants le 14 juin 2016 à Paris  [DOMINIQUE FAGET / AFP]
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Des drapeaux de la CGT brandis par des manifestants le 14 juin 2016 à Paris

 

Elle a été marquée par de violents affrontements entre des casseurs et la police, comme lors des précédents défilés, et des dégâts le long du cortège, d'une ampleur sans précédent à Paris. Des dégradations ont été commises contre l'hôpital Necker-Enfants malades, qui a décidé de porter plainte. Au moins 29 policiers et 11 manifestants ont été blessés.

Après ces violences, François Hollande a annoncé qu'il n'y aurait plus d'autorisation de manifester si la préservation des "biens et des personnes" ne pouvait être "garantie". "Pour l'instant elles ne le sont pas ; à ce moment-là les décisions seront prises au cas par cas de ne pas autoriser les manifestations", a-t-il dit.

Le Premier ministre Manuel Valls et le secrétaire d'Etat des Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guenavec des photos de la manifestation contre la loi travaik, le 15 juin 2016 à l'Assemblée nationale à Paris  [PATRICK KOVARIK / AFP]
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Le Premier ministre Manuel Valls et le secrétaire d'Etat des Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guenavec des photos de la manifestation contre la loi travail, le 15 juin 2016 à l'Assemblée nationale à Paris

"Je demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestations sur Paris", avait dit Manuel Valls plus tôt. Le Premier ministre a pointé la "responsabilité" de la CGT, critiquant son attitude "ambiguë" à l'égard des casseurs.

Le préfet de police de Paris Michel Cadot a été plus précis, évoquant "une forme de solidarité, au moins passive" entre "une nébuleuse d'environ mille casseurs" et des manifestants de la CGT. Il a aussi affirmé qu'en fin de manifestation, un groupe de 100 à 200 manifestants de la CGT, "venus de l'Ouest et du Havre", avait "participé à des actes de violence.

La CGT "ne porte aucune responsabilité sur ce qui se passe en marge des manifestations", a répliqué Philippe Martinez sur France 2. Il n'y a "aucune relation entre ce que font les casseurs et les manifestants", a déclaré le numéro un de la CGT, en parlant de "provocations" de la part de Manuel Valls.

Ces accusations sont "inacceptables" et ces menaces le "signe d'un gouvernement aux abois", avait déjà répondu la CGT, qui a aussi condamné "sans réserve les violences commises" contre l'hôpital Necker et dénoncé des "actes aveugles".

Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly lors d'une conférence de presse le 25 mai 2016 à La Rochelle [XAVIER LEOTY / AFP/Archives]
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Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly lors d'une conférence de presse le 25 mai 2016 à La Rochelle

"Alors qu'on interdise l'Euro!", s'est emporté Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, qui ne comprend pas "qu'un gouvernement de gauche puisse interdire des manifestations organisées par des syndicats".

La rue semble rester le dernier moyen de pression dont disposent les opposants pour infléchir la position du gouvernement. Car les grèves, qui avaient pris ces dernières semaines le relais des manifestations dans des secteurs-clés (raffineries, déchets, trains...), s'éteignent peu à peu.

Mais les opposants refusent de parler d'essoufflement: l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl et UNL) a réaffirmé mercredi soir leur "détermination sans faille". Elle a maintenu l'appel à deux nouvelles "journées de mobilisation nationales", les 23 juin et 28 juin, avec grèves et manifestations, et demandé au gouvernement "de garantir les bonnes conditions d’exercice du droit de manifester".

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