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Une loi travail bouclée ?

Le Premier ministre compte à présent passer à l’étape supérieure, en accélérant le processus législatif. [© CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Alors que la contestation est toujours présente, le gouvernement veut faire preuve de fermeté. L’objectif : faire avancer au plus vite le texte.

L’épilogue semble proche. Après quatre mois de bras de fer, le gouvernement et certains syndicats, CGT en tête, ne parviennent toujours pas à s’entendre sur la loi travail.

Alors que le dialogue reste tendu, l’exécutif n’a cessé, ces derniers jours, d’afficher un message de fermeté. Pressé de mettre un point final au conflit, il entend à présent accélérer l’adoption de la réforme.

L’Etat affiche son autorité

Face à une mobilisation qui ne faiblit pas, le gouvernement veut montrer son unité. Avec la même ligne directrice : la loi travail sera maintenue coûte que coûte. Ainsi, Manuel Valls a encore martelé dimanche dans le JDD qu’il n’y aurait «ni retrait du texte, ni modification de sa philosophie, ni réécriture des articles qui le constituent en son coeur».

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Le Premier ministre compte à présent passer à l’étape supérieure, en accélérant le processus législatif. Soutenant que «la démocratie, ça n’est pas l’expression permanente de la contestation», il a estimé qu’il était temps d’aller «vite et faire adopter le texte». Et d’en préciser le calendrier, d’autant que la période estivale jouera probablement en la faveur du gouvernement, avec sans doute une moindre mobilisation.

La loi travail sera ainsi votée au Sénat le 28 juin prochain, même si son contenu a été modifié par la droite, majoritaire. Manuel Valls, précisant que la mouture adoptée en première lecture par les députés sera rétablie, a aussi affirmé que le projet de réforme serait soumis pour une ultime validation à l’Assemblée Nationale à partir du 5 juillet. Sans exclure d’avoir recours de nouveau au 49.3, si la majorité n’était pas réunie.

L’exécutif semble donc avoir l’avantage d’autant que, face à lui, le front syndical est fissuré. En effet, Philippe Martinez le numéro 1 de la CGT, semble isolé, ayant été lâché par la CFDT en mars. Reçu par Myriam El Khomri vendredi dernier, le syndicaliste n’est pas parvenu à arracher un accord avec la ministre du Travail.

Les mobilisations se poursuivent

Les opposants n’ont pas pour autant dit leur dernier mot. Philippe Martinez a ainsi confirmé dimanche sur Europe 1 que les prochaines journées d’action des 23 et 28 juin étaient maintenues, et ce, malgré les menaces d’interdiction de la part des autorités. L’Etat craint en effet que les nouvelles manifestations dégénèrent, comme ce fut le cas la semaine dernière à Paris.

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De même, Force Ouvrière (FO) a assuré que si la loi était votée, les contestations se poursuivraient tout l’été et également en septembre. Une manière de relancer une mobilisation qui s’essouffle du côté des grévistes, dont le nombre baisse de jour en jour. Les syndicats pourront également s’appuyer sur le soutien de la population, qui, selon un sondage paru hier dans Ouest France, considère à 60 % que le mouvement est «justifié». 

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