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Universités : des campus en surchauffe

Le ministère de l’Education nationale a annoncé une hausse inédite du budget des universités de 100 millions d’euros.[ARCHIVES AFP]

Alors que des millions de jeunes s’apprêtent à retrouver les bancs de la fac, la place manque, forçant l’Etat à mettre davantage de moyens.

Ils vont devoir se serrer. La rentrée étudiante s’annonce, cette année encore, synonyme d’amphis surpeuplés, comme en témoignent les chiffres dévoilés hier par la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Quelque 45 600 étudiants supplémentaires – soit une hausse de 1,8 % par rapport à l’an dernier – vont intégrer dans les prochains jours une université, une classe préparatoire, un BTS, un IUT ou encore une école, pour un total d’environ 2,6 millions d’effectifs. Une démographie en plein essor qui engendre de nombreuses difficultés au sein des établissements.

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Un écrémage forcé

«Ce n’est pas la rentrée dont on peut rêver. Nous vivons un choc démographique qui s’accélère», a reconnu mardi le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, Thierry Mandon. Preuve en est : à Paris-Descartes, la capacité en première année de droit est de 600 places, mais l’université accueille 1 100 étudiants cette année, soit près du double. Comme l’an dernier, les amphithéâtres risquent donc de déborder, les élèves de s’asseoir dans les allées, le wi-fi de saturer et les prises électriques de manquer.

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Des circonstances qui ne facilitent guère l’apprentissage : «Chaque année, en STAPS, par exemple, les conditions d’enseignement et de sécurité ne sont pas réunies. Les connaissances sont revues à la baisse et certains cours sont annulés ou réduits», regrette Quentin Spooner, secrétaire général de la Fage, un des deux principaux syndicats étudiants. Or, ce trop-plein d’effectifs complique la tâche pour les enseignants.

Alors que leur nombre reste stable, ces derniers «souffrent de conditions matérielles de travail de plus en plus difficiles», selon le syndicaliste. Autre conséquence de cette surpopu­lation : un écrémage forcé. Certains élèves, découragés, déclarent forfait dès les premières semaines de cours. Parmi eux, ceux en situation précaire, contraints de travailler pour payer leurs études, sont les premiers concernés.

Des bourses plus généreuses

Face à cette démographie galopante, l’Etat entend faire front. Le ministère de l’Education nationale a annoncé une hausse inédite du budget des universités de 100 millions d’euros, dès cette année, avec l’objectif d’«améliorer l’accueil» dans les établissements. Une somme qui provient des 850 millions supplémentaires affectés à l’enseignement supérieur pour 2017. Toutefois, cet effort budgétaire reste flou : «La question, maintenant, c’est la répartition de ces fonds», insiste Quentin Spooner.

En outre, il demeure insuffisant, selon les organisations étudiantes, qui réclament un milliard d’euros supplémentaire. Sur le long terme, les syndicats plaident également pour un travail d’orientation plus approfondi pendant les années de lycée, et ce, afin de désengorger les ­filières les plus sollicitées.

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