Environ 200 jeunes se sont rassemblés jeudi à Bobigny pour dénoncer les violences policières en lien avec l'«affaire Théo», une manifestation non déclarée que les forces de l'ordre ont dispersée en faisant usage de gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le rassemblement s'est tenu dans l'après-midi devant la gare routière, à proximité du tribunal, à l'endroit où de violents incidents avaient eu lieu samedi lors d'une manifestation de soutien à ce jeune homme noir de 22 ans victime d'un viol présumé à la matraque lors d'une interpellation.
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Ce rassemblement, non déclaré en préfecture, a été dispersé au bout d'une trentaine de minutes par les forces de l'ordre présentes en nombre avec notamment des tirs de grenades lacrymogènes.
Jets de pierres. Riposte par des gaz. Face a face entre qq jeunes venus pour "foutre la merde" d'après ce que j'ai entendu... #Bobigny
— Inès El laboudy (@InesLabou) 16 février 2017
Un manifestant a expliqué à l'AFP être venu car il est «vraiment scandalisé par les violences policières, l'impunité policière». «La plupart des jeunes sont en colère donc je comprends qu'ils caillassent», a expliqué cet étudiant.
"Je suis pacifiste mais ce qui est malheureux c'est qu'ils ne peuvent s'exprimer que par la violence sinon on nous entend pas..." #Bobigny pic.twitter.com/kNa8Dzlq2z
— Inès El laboudy (@InesLabou) 16 février 2017
Des avertissements des autorités
Dans la journée, la préfecture de Seine-Saint-Denis avait averti sur les réseaux sociaux: «les personnes et sites qui relaient un appel à manifester en amont participent de facto à l'organisation d'un attroupement non déclaré. Ils mettent en jeu leurs responsabilités morale et juridique, à l'instar des éventuels participants à cet attroupement».
La manifestation de «soutien à Théo» samedi à Bobigny avait dégénéré et débouché sur de multiples dégradations et 37 interpellations en Seine-Saint-Denis.
Les manifestations se sont multipliées en France depuis la violente interpellation le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) de Théo, qui a entraîné la mise en examen de quatre policiers, dont un pour viol.