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A Paris, ils sculptent des pierres pour dénoncer des «blocs anti-migrants»

«Nous voulions trouver une solution pour que cette situation anormale change», a souligné Richard, un organisateur de ce rendez-vous.[ALAIN JOCARD / AFP]

Une dizaine de tailleurs de pierres ont sculpté samedi matin les blocs mis en place depuis trois semaines aux abords d’un Centre humanitaire, à l’endroit où dormaient de nombreux migrants, situé dans le 18ème arrondissement (nord de Paris). 

«Nous sommes tailleurs de pierres, alors c'est un matériau qui nous parle», a expliqué l'un des organisateurs, Richard, du collectif «Coeur de pierre et solidaire», alors qu'à ses côtés une dizaine de collègues sculptent les blocs de pierres.

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La mairie de Paris avait mis en avant l'imminence de travaux de voirie pour justifier leur installation, dénoncée par les associations comme un harcèlement des migrants.

«Nous voulions trouver une solution pour que cette situation anormale change», a souligné Richard, alors que des dizaines de bénévoles, à l'appel de plusieurs collectifs, ont tenté de déplacer les pierres pour libérer l'espace. Ils dénoncent «une situation inhumaine», a constaté un journaliste de l'AFP.

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Au même moment, un autre collectif de militants, «Art in the jungle», a entrepris de recouvrir le pont de ruban adhésif siglé «Fragile» dans une ambiance bon enfant.

«La mairie nous dit que les mesures qu'elle a prises ne sont pas contre les migrants, mais pour des raisons de sécurité, parce que le pont serait dangereux. Donc, nous on pense à la santé des Parisiens», a ironisé l'un des artistes, qui se fait appeler Anonyme.

Plus de 5.000 personnes ont été prises en charge dans ce centre en trois mois de fonctionnement, dont 3.740 hommes, essentiellement Afghans et Soudanais.

Le climat s'est toutefois tendu depuis plusieurs semaines en raison d'un afflux de migrants : selon plusieurs sources, 400 d'entre eux dorment autour du centre, le long des grilles ou sur le terre-plein du boulevard Ney.

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