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L'Etat au secours de la police

Des policiers patrouillent à Sarcelles (Val d'Oise). Photo d'illustration. [PATRICK KOVARIK / AFP]

François Hollande a tenu lundi à assurer les forces de l’ordre de son soutien, dans un contexte tendu pour la profession, régulièrement prise pour cible.

Sous pression permanente depuis l’instauration de l’état d’urgence, soumise à une défiance des citoyens, suspectée de mauvais traitements lors de certaines interpellations, la police française frise le burn-out. A  Chartres et à Dreux (Eure-et-Loir) où il était en déplacement hier,le président de la République a donc tenu à lancer un appel à son futur successeur à l’Elysée. 

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Il demande à ce que les efforts entrepris en faveur de la profession ne restent pas lettre morte après la présidentielle. Et en a profité pour faire quelques annonces concrètes, destinées à améliorer l’action des agents au quotidien.

Revenir «au coeur du métier»

Comme l’indiquait avant lui le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux sur RTL, le but de ces mesures est de recentrer le travail des policiers «sur leur coeur de métier», soit le terrain.

S’exprimant dans l’après-midi depuis le commissariat de Dreux, François Hollande a ainsi confirmé que certaines tâches rébarbatives seraient repensées, comme les gardes statiques (de policiers et gendarmes) «devant les préfectures comme devant les tribunaux». Le chef de l’Etat a également annoncé la «fin des transfèrements et des extractions judiciaires», les escortes lors de déplacements de détenus, qui seront, eux, confiés à d'autres services pour soulager les policiers.

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Les obligations administratives devraient aussi être allégées, grâce à la commande de 50 000 tablettes tactiles. Ils  pourraient aussi à l’avenir être totalement déchargés de la délivrance des procurations pour les scrutins électoraux.

Un malaise persistant

Pour François Hollande, le recrutement de gendarmes et de policiers devra également être poursuivi, et «aller au-delà des 9 000 postes créés sous ce quinquennat». Concernant le  plan de 250 millions d'euros mis en place après l’attaque au cocktail Molotov de Viry-Châtillon, le chef de l’Etat  a assuré avoir voulu que le malaise de la profession [...] «puisse s'exprimer».

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Très soutenue après les attaques de janvier 2015, la police connaît un malaise grandissant dans ses rangs. Des difficultés qui ne sont pas seulement matérielles mais aussi morales et sociales. Confrontée à une «haine anti-flics» forte, la profession connaît aussi un taux de suicide élevé.

Dans ce contexte, il n’est pas certain que les mesures annoncées par le chef de l’Etat suffisent. Frédéric Lagache, du syndicat de police Alliance, estime ainsi qu’il faut «attendre de voir» comment celles-ci pourront concrètement être mises en oeuvre.

Il déplore surtout n’avoir «à aucun moment» été préalablement informé des annonces du chef de l’Etat, alors même qu’il était prévu d’organiser une réunion. Il dénonce une «absence totale de dialogue social». Bruno Le Roux a quant à lui indiqué qu’il recevrait les syndicats dans les 48 heures pour faire le point.

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