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Fusillade de Grasse : l'héroïsme du proviseur

Dans leurs témoignages, les élèves décrivent un proviseur qui a fait preuve d'un grand sang-froid.[Valery HACHE / AFP]

Hervé Pizzinat, le proviseur du lycée Alexis de Tocqueville de Grasse (Alpes-Maritimes) s'est interposé entre Killian, le tireur présumé et les élèves, le 16 mars, alors même qu'il était blessé.

La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, qui s'est rendue sur les lieux jeudi, a indiqué que le proviseur s'était «précipité» vers l'agresseur lorsqu'il a sorti une arme, «pour le raisonner», alors même qu'il était lourdement armé : un fusil à pompe, une grenade, plusieurs armes de poing. Dans un tweet, elle a salué «le proviseur qui s'est montré héroïque» et «les forces de police, personnels de l'Education nationale». «Nous sommes passés à côté du pire», a-t-elle estimé.

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Les témoignages des lycées présents au moment de la fusillade permettent de mieux comprendre ce qu'il s'est passé au sein de l'établissement. Thomas, 17 ans, raconte que le proviseur «a fait preuve d'un sang-froid incroyable». «J'étais trop loin pour entendre ce qu'il lui disait, mais il est resté calme, même après avoir été touché par un premier tir», explique-t-il dans Nice-Matin. «Malgré un plomb dans le bras, il a continué à essayer de le ramener à la raison».

«Peu de personnes auraient eu cette attitude, elles seraient parties en courant. Le proviseur est resté pour protéger ses élèves», a précisé un autre étudiant. Killian aurait tiré sur le proviseur et l'aurait touché au bras. Un autre élève, Mathias, raconte que «le proviseur, touché à l'épaule, lui a simplement ordonné de se calmer et de reculer. Ce qui l'a un peu déstabilisé.» Et selon les secours sur place, Hervé Pizzinat n'aurait pas souhaité quitter les lieux.

«Alors qu'on lui a signalé qu'il y avait cet élève (qui tirait), il a souhaité s'interposer pour le dissuader et le calmer», a indiqué à Franceinfo Christian Estrosi, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui a demandé qu'il soit décoré de la Légion d'honneur pour avoir risqué sa vie en protégeant les élèves.

Le proviseur a été opéré jeudi après-midi. Selon le directeur de l'hôpital, elle «s'est bien passée», mais il souffre encore du «contre-coup psychologique». Ce vendredi matin, les trois adolescents et le proviseur étaient toujours hospitalisés. Les quatre blessés ont passé la nuit à l'hôpital, et deux d'entre eux pourraient éventuellement sortir vendredi. En tout état de cause, le proviseur et l'un des trois adolescents ne sortiront pas aujourd'hui, leur état nécessitant encore une surveillance médicale hospitalière.

 

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