Patronat et syndicats ont réussi à trouver mardi 28 mars un accord sur l’assurance chômage, dont la dette s’élève à 30 milliards d’euros.
Il prévoit 1,2 milliard d’euros d’économies et de nouvelles recettes. Le principal point d’achoppement était les contrats courts. Le patronat a finalement cédé en acceptant de maintenir pendant 18 mois la surcotisation des CDD, qu’il voulait initialement supprimer.
Mais, à quelques semaines de l’élection présidentielle, cet accord ne tient qu’à un fil car il ne pourra peut-être pas être agréé à temps par le gouvernement actuel, et dépendra donc du prochain candidat. Or, certains menacent de reprendre la main sur l’assurance chômage, et chacun a un avis différent sur le sujet, et, plus généralement, sur le travail. Tour d’horizon.
Benoît Hamon
Le candidat de la gauche veut créer un statut unique pour les actifs, plus protecteur, afin d’aplatir les distinctions entre salariat et travail indépendant. Il souhaite également créer une toute nouvelle loi travail.
François Fillon
Il veut redresser les comptes de l'Assurance chômage, et souhaite pour cela qu’un accord, entre les partenaires sociaux et le patronat soit mis en place, comme celui réussi mardi soir. S’ils ne s’entendent pas, l’Etat se chargera lui-même de la réforme… comme c’est actuellement prévu. Le candidat de la droite veut aussi instaurer un «contrat de mission à durée limitée» pour les petites entreprises, et un «contrat à cause de rupture prédéfinies ». Il souhaite également «sécuriser la rupture du contrat» en plafonnant les indemnités prudhommales.
Emmanuel Macron
Le candidat d’En Marche ! souhaite offrir une prime de 15.000 euros sur trois ans pour les entreprises qui embauchent un habitant de quartier prioritaire en CDI et veut, à l’inverse, surtaxer les contrats cours et précaires. Comme François Fillon, il veut plafonner les indemnités de licenciements. Concernant le chômage, Emmanuel Macron souhaite rendre l’assurance chômage universelle (en l'ouvrant aux entrepreneurs et indépendants, rattachés au RSI) et élargir son accès aux personnes qui démissionnent tous les cinq ans. En échange, il veut établir des règles beaucoup plus strictes quant à la recherche du travail.
Marine Le Pen
Elle veut retirer la loi Travail et augmenter les taxes pour les entreprises qui embauchent des étrangers pour un nouveau contrat.
Jean-Luc Mélenchon
Le candidat de la France insoumise souhaite abroger la loi travail. Il veut encadrer les contrats précaires en les limitant à 10% maximum des contrats des PME et à 5 % de ceux des grandes entreprises. Il souhaite également que les autoentrepreneurs travaillant sur des plateformes (Uber par exemple), soient requalifiés en salariés.
Nicolas Dupont-Aignan
Il veut supprimer les cotisation employeur pendant 5 an, pour favoriser l’embauche de chômeurs longue durée en CDI.
François Asselineau
Il souhaite abroger les lois Macron et El Khomri et souhaite faire évoluer les conditions des CDD : 24 mois maximum (contre 36 actuellement) et des primes de précarité majorées à 20 % du salaire (contre 10 % actuellement).
Philippe Poutou
Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste souhaite que le CDI devienne la norme. Il veut mettre fin aux temps partiels imposés, aux contrats précaires et au statut d’autoentrepreneur. Il souhaite également faire interdire les licenciements. Pour lutter contre le chômage, Philippe Poutou veut passer aux 32 heures sur 4 jours, et créer un million d’emplois dans les services publics.
Jacques Cheminade
Il souhaite instaurer la mise en place d’un système de bonus-malus en matière de licenciement : plus les entreprises ont recours aux contrats courts, plus elles payent de cotisations. Il veut également mettre en place un système de bonus-malus en matière d’assurance-chômage : plus il y a de rotations de main-d’œuvre dans l’entreprise, plus celle-ci paye de cotisations à l’assurance-chômage. Jacques Cheminade cherche à transformer les CDD en un contrat unique, le CDI, à droits progressifs sur un an.
Nathalie Arthaud
La candidate de Lutte ouvrière souhaite embaucher massivement dans le service public, et faire construire des logements par du personnel embauché par l’Etat directement. Elle souhaite également utiliser une partie de l’argent des plus grandes entreprises pour créer des emplois. Elle souhaite que les salaires soient revalorisés.
Jean Lassalle
Le candidat souhaite mettre au travail 25 000 personnes avec les postes non pourvus par Pôle emploi en faisant appel à des lycéens professionnels et des entreprises volontaires, mais il ne détaille pas d’autres mesures dans son programme concernant le chômage ou les contrats.