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Un duel Macron-Le Pen au second tour

Emmanuel Macron apparait comme le favori de ce duel final.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront au second tour de l'élection présidentielle, selon les premières estimations du premier tour publiées dimanche soir qui placent le candidat d'En Marche! en tête, légèrement devant la candidate FN, puis, au coude-à-coude, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront au second tour de l'élection présidentielle, pour lequel le candidat d'En Marche! fait figure de favori. Arrivé en tête du 1er tour, l'ancien ministre de l'Economie devance légèrement, avec plus de 23,86% des voix, la candidate FN (21,43%).

François Fillon (LR), troisième, obtient 19,94% des voix, le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, 19,62%, Benoît Hamon (PS) 6,35%, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) 4,73%, Jean Lassalle (1,22%), Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) 1,10%, François Asselineau (candidat de l'Union populaire républicaine) 0,92%, Nathalie Arthaud (LO), 0,65% , Jacques Cheminade (candidat du parti Solidarité et Progrès), 0,18%, selon les résultats du ministère de l'Intérieur à 03H00.

Un résultat historique

Ce scénario Macron-Le Pen rebat les cartes de la politique française : c'est la première fois sous la Ve République que la droite est absente du second tour, et la première fois qu'aucun des deux grands partis qui ont dominé la vie électorale depuis près d'un demi-siècle, Les Républicains (LR) et le Parti socialiste, n'y est présent.

Jamais élu, Emmanuel Macron est désormais en bonne position pour emporter le scrutin suprême le 7 mai et devenir, à 39 ans, le plus jeune président de la République de l'Histoire, devant Louis-Napoléon Bonaparte. Ce premier succès vient récompenser le pari très audacieux du secrétaire général adjoint puis ministre de François Hollande qui, prétendant transcender le clivage droite-gauche, a lancé son mouvement politique, En Marche!, en avril 2016.

Emmanuel Macron avait, dès 20h, enregistré quelques ralliements dont celui, immédiat, de Benoît Hamon pour «faire barrage à l'extrême droite» même si le candidat socialiste a estimé que son rival victorieux «n'appartient pas à la gauche».

Peu après, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a également appelé à voter pour le candidat d'En Marche, un choix que fera aussi, «sans hésiter», l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot. A droite, le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Christian Estrosi, qui avait reçu Emmanuel Macron pendant la campagne, votera également pour lui, de même que François Baroin «à titre personnel».

Le vice-président des Républicains Laurent Wauquiez, qui incarne l'aile droite du parti, s'est pour sa part contenté d'appeler à «ne pas voter pour Marine Le Pen».

Face à l'ancien ministre de l'Economie se dresse la candidate du Front national, qui réédite la performance de son père en 2002 en accédant au second tour, sans toutefois arriver en tête comme elle l'a longtemps espéré. Mais il ne s'agit cette fois pas d'une surprise : sa qualification au second tour était prédite par tous les sondages sans exception depuis 2013. 

Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen a salué «une victoire historique pour les patriotes et les souverainistes» tandis que le vice-président du FN Florian Philippot a lancé «un appel à tous les électeurs» pour le second tour, «y compris ceux de Fillon».

Mobilisation record

Quand les sondeurs anticipaient une abstention record, le scrutin a mobilisé : le taux de participation, en baisse d'un point seulement à 17h, devrait avoisiner 78 à 81%, selon les estimations des instituts (79,5% en 2012). Les estimations de résultats des instituts sont toutefois moins certaines que lors des précédents scrutins, car le temps imparti pour les réaliser a été réduit avec la fermeture des premiers bureaux de vote à 19h, au lieu de 18h.

Vainqueur triomphal de la primaire de droite, François Fillon a été grandement fragilisé par les affaires judiciaires, après la révélation fin janvier par Le Canard enchaîné de l'emploi soupçonné fictif de son épouse comme collaboratrice parlementaire, pour lequel la justice l'a mis en examen. «C'est une immense déception, la campagne n'aura permis d'aborder ni les difficultés des Français, ni les projets», a réagi auprès de l'AFP son coordinateur de campagne Bruno Retailleau.

Score record pour Mélenchon

Quatrième homme en 2012, avec 11,10% des voix, Jean-Luc Mélenchon pulvérise son score pour finir proche des 20%, principalement au détriment de Benoît Hamon, frondeur socialiste désigné lors d'une primaire face à l'ancien Premier ministre sortant Manuel Valls. Mais il échoue à se qualifier pour la finale.

Quant à Benoît Hamon, il crève le plancher du score éliminatoire de Lionel Jospin en 2002 (16,18%), et fait même le pire score d'un candidat socialiste depuis Gaston Defferre en 1969 (5,01%).

Scrutin hors normes

Cette 10e élection présidentielle au suffrage universel de la Ve République est hors normes à plus d'un titre : un président sortant François Hollande pas en mesure de se représenter, une première depuis la mort en fonction de Georges Pompidou en 1974; élimination des favoris Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Manuel Valls, lors des primaires; match serré dans la dernière ligne droite entre quatre candidats; contexte de menace terroriste, avec un scrutin sous état d'urgence, instauré après les attentats de novembre 2015.

La mort jeudi soir d'un policier sur les Champs-Elysées porte à 239 le nombre de victimes d'attentats en France depuis l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Cet attentat a bouleversé la fin de la campagne, la plupart des candidats annulant leurs derniers déplacements. Un hommage national au policier assassiné aura lieu mardi.

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