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Jean-François Jalkh, le sulfureux remplaçant de Marine Le Pen à la tête du FN

Jean-François Jalkh est le nouveau président par intérim du Front national. [JACQUES DEMARTHON / AFP]

Après avoir annoncé, lundi 24 avril, qu'elle se mettait «en congé de la présidence du FN», afin de «rassembler autour de (son) projet» pour le second tour de la présidentielle, Marine Le Pen a cédé sa place à Jean-François Jalkh. 

Petit, brun, la raie sur le côté, un visage sur lequel vient se poser une fine paire de lunettes, Jean-François Jalkh fêtera ses soixante ans le 23 mai prochain. Député européen, il est également en charge des affaires juridiques et des élections, un poste hautement stratégique.

S'il est inconnu du grand public, il est pourtant un vétéran du Front national, parti pour lequel il a commencé à militer dès les années 1970. En 1986, lorsque François Mitterrand décide d'instaurer la proportionnelle intégrale aux législatives, il fait même partie des trente-cinq députés FN qui siègent au palais Bourbon. 

Il est alors un proche compagnon de route de Jean-Marie Le Pen et, en 1991, il se fait déjà remarquer, lorsqu'au côté du fondateur du FN, il commémore la mort de Philippe Pétain à l'église traditionaliste de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à Paris. 

Dans une interview donnée en 2005 à la revue Le Temps des savoirs, dont des extraits ont été exhumés ce mardi 25 avril et diffusés sur les réseaux sociaux, il était interrogé sur les thèses négationnistes ou révisionnistes.

Jean-François Jalkh reconnaît se «poser un certain nombre de questions», notamment au sujet de l'utilisation du Zyklon B dans les chambres à gaz. Des propos qui mettent à mal la stratégie de «dédiabolisation» mise en oeuvre ces dernières années par Marine Le Pen. 

Pourtant, comme le fait remarquer à juste titre Le Figaro, c'est lui qui, en 2010-2011, était en charge d'organiser la succession politique de Jean-Marie Le Pen à la tête du FN et a donc, à ce titre, intronisé Marine Le Pen face à Bruno Gollnisch.

Mis en cause dans plusieurs affaires

En outre, Jean-François Jalkh a été mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires. En 2015, il a en effet été mis en examen pour «escroquerie» et «abus de confiance» dans le cadre du financement du FN, par le biais du micro-parti Jeanne.

Son nom apparaît aussi dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de collaborateurs au Parlement européen, dans laquelle Marine Le Pen a refusé de se rendre à la convocation de la police.

En novembre 2016, son immunité parlementaire avait en outre été levée par le Parlement européen après le dépôt de deux plaintes pour provocation à la discrimination et à la haine raciale en tant que directeur des publications du parti d’extrême droite. 

Enfin, comme le rappelle Libération, en 2002, il avait été proposé à Jean-Marie Le Pen de suspendre les fonctions de Jean-François Jalkh à la tête du FN après son accession au second tour. Mais, à l’époque, le «Menhir» avait refusé, contrairement à sa fille aujourd'hui.

Comme l'indique le quotidien, en cas de défaite de Marine Le Pen au second tour de cette présidentielle, l'intérim assuré par Jean-François Jalkh devrait rapidement prendre fin. Si elle l'emportait, le vice-président du FN devrait probablement organiser une nouvelle «succession».

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