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Qui sont Les Survivants, le groupe anti-IVG derrière les affichages sauvages ?

Des affiches des Survivants ont été collé dans le métro et dans les rues de la capitale.[Capture d'écran du compte Twitter des Survivants]

Ce matin, dans le métro et les rues de la capitale, les Parisiens se sont retrouvés face à des affiches au message clairement anti-avortement.

À côté du visage de Marine Le Pen, en grandes lettres jaunes et blanches «Ne ferme pas les frontières de nos vies». Sur un autre modèle, le visage d’Emmanuel Macron bordé d’inscriptions en rose et vert : «‘La France doit être une chance pour tous’. Alors laisse nous la chance de vivre».

Sur les deux affiches, en bas à droite, le message : «nous sommes les 220.000 voix qui vous manquent», le nombre d’avortements pratiqués en France chaque année selon le mouvement auteur de ce message. Et à gauche, la signature de cet acte : «Survivants».

Selon l’institut national d’études démographique, le nombre total d’interruptions volontaires de grossesses en 2015 - le dernier chiffre communiqué - s’élevait à 203.463. Depuis les années 2000, selon ce même institut, il n’a jamais atteint le nombre de 220.000 annoncé par Les Survivants. Le chiffre le plus élevé étant 216 697 en 2013. La moyenne de 2006 à 2015 s’établit à 210.965 par an.

Par les jeunes, pour les jeunes

Le mouvement, lancé en juin 2016, maitrise tous les codes de la communication. Sa cible ? Les jeunes, «nés après 1975», précise le site.

Son logo est la lettre «S» entouré de vert, ressemblant au symbole d’un super-héros. Sur le site, un «store» vend des T-shirt, sweats et bracelets estampillés du logo des survivants.

Dans sa vidéo de présentation, les contours du mouvement sont définis. Il est fait «de jeunes» qui sont opposés à l’avortement et font des «grosses fêtes dans des bars et des boîtes» après leurs «happening».

Ils sont, bien sûr, présents sur les réseaux sociaux, notamment via leur compte Twitter.

Des actions retentissantes

Les survivants se font remarquer par leurs actions et leurs coups de communication. Là encore, ils cherchent à plaire aux jeunes. Du moins, ils essaient. Par exemple en publiant un Slam et son clip, pour résumer leurs idées.

Le mouvement s’est créé un signe de ralliement. Comme les gangs et les rappeurs, là-encore dans le but d’attirer les plus jeunes, les survivants se rassemblent autour d’un signe de la main. Les doigts sont tous déployés sauf l’annulaire. Un seul sur les cinq est baissé, comme le nombre, selon leurs chiffres, d’enfants avortés en France comparé aux nombres de naissances.

Dans la vidéo présentant ce qu’ils appellent «leur doigt d’honneur», on voit des jeunes en train de fumer et jouer de la guitare, taguant leur logo à divers endroits, et surtout faisant tous le même signe de ralliement.

Deux membres du mouvement ont également escaladé le Mont-Blanc. Arrivés au sommet, ils ont déployé un drapeau portant leur symbolique «S» vert.

Autant d'actions et de pastilles vidéos faites pour attirer les jeunes.

Neutralité politique et simplicité du discours

Pour sembler le plus objectif possible, le mouvement se revendique religieusement, politiquement et idéologiquement neutre.

Il transmet un discours simple et facilement compréhensible. Sauf que cette simplicité entraine des raccourcis non sans conséquences sur la compréhension. «Les survivants» s’appellent ainsi puisque selon eux – et leurs chiffres – chaque fœtus a une chance sur cinq d’être avorté. C’est conclure que l’IVG frappe au hasard. Ce qui est loin d’être le cas.

D’autant qu’éthiquement parlant, le fœtus avorté n’a pas encore de conscience – elle apparaît entre la 24 et la 28e semaine de grossesse, selon une étude du Royal College. Or les IVG ne peuvent intervenir que dans les douze premières semaines.

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