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Abattoir du Vigan : le principal prévenu condamné à de la prison avec sursis

Manifestante réclamant la fermeture des abattoirs, le 23 mars 2017 à Alès [SYLVAIN THOMAS / AFP/Archives] Manifestante réclamant la fermeture des abattoirs, le 23 mars 2017 à Alès [SYLVAIN THOMAS / AFP/Archives]

Le principal prévenu du procès emblématique des cas de maltraitance survenus à l'abattoir bio du Vigan (Gard) et révélés par l'association L214 a été condamné vendredi à huit mois de prison avec sursis et 600 euros d'amende par le tribunal correctionnel d'Alès.

Marc Soulier, contre qui le procureur avait requis un an de prison avec sursis, s'est aussi vu interdire d'exercer en abattoir pendant cinq ans. Ses deux co-prévenus, également employés de l'établissement, n'ont pas été condamnés en raison de la prescription frappant les faits qui leur étaient reprochés, a jugé le tribunal. La communauté de communes du Pays viganais, qui gérait l'abattoir, a été condamnée à 3.500 euros d'amende.

L'affaire avait éclaté en février 2016 avec la diffusion des images choc par l'association L214, fondée par un couple de «vegans» qui militent contre la consommation de tout produit animal, et plus particulièrement de viande. Ces images tournées en caméra cachée, méthode contestée par la défense lors du procès, montraient des animaux mal étourdis, égorgés ou recevant des coups répétés à la matraque électrique et avaient immédiatement suscité une vague de réprobation.

«Ce procès et votre décision seront une étape importante dans le débat sur la protection animale», avait déclaré au tribunal le procureur de la République d'Alès Nicolas Hennebelle lors de l'audience. Marc Soulier, était jugé pour «sévices graves», «actes de cruauté» et «mauvais traitements». «On cherche à tout prix à mettre un visage sur les dysfonctionnements des abattoirs», avait déploré en défense Me Aude Widuch, l'avocate du jeune homme à qui il est notamment reproché des coups d'électronarcose portés sans nécessité sur le museau de brebis.

«Un monde de l'ombre»

Lors du procès, de longs extraits des vidéos de L214 avaient été visionnés dans le prétoire, où les échanges se sont souvent transformés en débats sur les conditions de travail et sur la mise à mort des animaux dans les abattoirs. «On vit la mort cinq jours sur sept», a témoigné Marc Soulier, entré à 15 ans à l'abattoir du Vigan comme apprenti boucher. Pour expliquer son attitude, le jeune homme a mis en cause «les cadences» imposées, «les surcharges de travail». Gilles Estève, titulaire d'un CAP de «tueur dépeceur» depuis 1979, a abondé dans son sens : «C'est un métier dangereux, vous savez, les gens qui nous forment n'ont jamais mis les pieds dans un abattoir».

Pour Sébastien Arsac, co-fondateur et porte-parole de L214, le procès a fait éclater au grand jour «le drame des abattoirs», qui sont habituellement «un monde de l'ombre». «A la fin, il faudra toujours un homme derrière un couteau pour continuer à manger de la viande», a pourtant martelé Me Ghilhem Deplaix en défense du principal prévenu.

 

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