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Qui pourrait être le Premier ministre de Macron ?

Emmanuel Macron lors de son meeting du 1er mai 2017. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

C'est le secret le mieux gardé de cette présidentielle : maintenant qu'il est élu, quel sera le choix d'Emmanuel Macron pour Matignon ? A l'issue des résultats du deuxième tour de l'élection, Richard Ferrand, bras droit du nouveau président, a indiqué dimanche que le nom du Premier ministre serait annoncé d'ici à une semaine.

Sur BFMTV mardi 2 mai, Emmanuel Macron avait déclaré avoir «presque» fait son choix mais n'avait pas souhaité en dire plus. En mars, il déclarait sur Twitter que le Premier ministre serait «choisi sur des critères d'expérience et de compétences» et qu'il aimerait qu'il s'agisse d'une femme.

Emmanuel Macron devra de toute façon attendre le résultat des élections législatives pour se décider définitivement : si les Insoumis ou le Front National remportaient une majorité à l'Assemblée, une cohabitation inédite s'amorcerait alors, et le choix du Premier ministre se ferait vraisemblablement entre les dirigeants de ces deux formations. 

Jean-Yves Le Drian

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© FRED TANNEAU / AFP

Le nom du ministre de la Défense avait plusieurs fois été cité. D'abord soutien de Manuel Valls lors de la primaire citoyenne de 2017, il avait annoncé son appui à Emmanuel Macron dès le premier tour, lorsque Benoît Hamon avait battu l'ancien Premier ministre.

Lorsque le 3 mars dernier, Emmanuel Macron expliquait que son futur chef de gouvernement devrait avoir «une forte expérience de la vie politique, de l'art parlementaire et de la capacité à gouverner les hommes», beaucoup ont pensé que le fondateur d'En Marche ! donnait là une description de Jean-Yves Le Drian. Malheureusement pour lui, Emmanuel Macron a déclaré le 29 mars dernier qu'il souhaitait «un renouveau des visages», qui s'appliquerait «pour l'équipe gouvernementale de manière très claire». Cette hypothèse a donc rapidement été écartée, même si le candidat à la présidentielle ne l'a pas complètement réfuté. 

Edouard Philippe

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Inconnu du grand public, le maire du Havre et député de la Seine-Maritime présente le profil idéal. A 47 ans, il défend une politique de centre droit au sein du parti Les Républicains, avec lequel il a pris ses distances depuis l'affaire Fillon. Avant Les Républicains, il a d'ailleurs milité deux ans au Parti Socialiste, où il soutenait le courant rocardien. S'il a effectué la formation classique des politiques (Sciences Po, ENA, Conseil d'Etat), son âge relativement jeune lui permettrait d'incarner le «renouveau» que promeut Emmanuel Macron. 

Christine Lagarde

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© CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L'actuelle présidente du Fonds Monétaire International (FMI) avait déjà exprimé, en septembre 2015, tout le bien qu'elle pensait de la loi Macron pour la libéralisation de l'économie. Alors que les spéculations continuent, le nom de Christine Lagarde serait souvent mentionné selon Atlantico. Le site va même jusqu'à affirmer que «les gens qui se disent bien informés affirment qu'elle aurait donné son accord à (...) Emmanuel Macron lui-même».

Cependant, si Christine Lagarde possède plusieurs atouts (notamment sa réputation internationale, tout particulièrement en Allemagne et dans le monde anglophone), elle est censée occuper son poste de présidente du FMI jusqu'en 2021. De plus, sa sanction dans le cadre de l'affaire Tapie n'en ferait pas le meilleur choix aux yeux d'une partie du peuple français.

Jean-Louis Borloo

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© LOIC VENANCE / AFP

Jean-Louis Borloo a annoncé dimanche 30 avril son soutien à Emmanuel Macron qui incarne selon lui «le pari de l'audace». Il a déclaré dans le Journal du dimanche qu'il souhaitait «aider» le candidat. Après trois ans d'absence, l'ancien ministre de l'Ecologie pourrait faire son grand retour au sein du gouvernement Macron, «quelqu'un qui rassemble, qui défend un monde ouvert et solidaire (...), de la génération des Trudeau, des Renzi».

Il a même déclaré être «prêt à se retrousser les manches» pour «donner un coup de main».

Richard Ferrand

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© JOEL SAGET / AFP

Il est le secrétaire général d'En Marche ! depuis le 1er octobre 2016. Il était également le rapporteur général pour la loi Macron, qu'il a portée avec son créateur jusqu'à l'Assemblée.

Il fait partie des premiers soutiens à Emmanuel Macron, et il est pour beaucoup considéré comme son «bras droit». Il se peut que sa loyauté soit récompensée d'une nomination à Matignon.

François Bayrou

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© JEAN-FRANÇOIS MONIER / AFP

Le maire de Pau pourrait lui aussi prétendre au poste. Seul problème : il n'est pas étiqueté du mouvement En Marche ! et il est assez rare de voir un Premier ministre issu d'un groupe non majoritaire à l'Assemblée.

Interviewé en février dernier sur cette éventualité, Emmanuel Macron avait déclaré que ce n'était «pas à l'ordre du jour».

Xavier Bertrand

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© ERIC PIERMONT / AFP

Emmanuel Macron a déclaré dans Sud Ouest qu'il souhaitait «un large rassemblement», allant de Jean-Yves Le Drian à Xavier Bertrand. «Je m'en fiche des clans», a-t-il confié. «Les chapelles ne m'intéressent pas. Il y a une vraie cohérence entre Xavier Bertrand et Jean-Yves Le Drian, ces gens-là n'ont jamais travaillé ensemble». Une façon de passer un message ?

Sylvie Goulard

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© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Députée européenne de 52 ans, c'est elle qui a organisé la rencontre entre Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.

Toutefois, comme Nicole Notat, son manque d'expérience parlementaire risque de lui empêcher d'accéder à Matignon. Il n'est pas impossible, toutefois, qu'on la retrouve au sein du gouvernement.

Dans l'éventualité d'une cohabitation

François Baroin

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© THOMAS SAMSON / AFP

En cas de cohabitation après les législatives du mois de juin, François Baroin, l'un des premiers soutiens de François Fillon, a déclaré sur CNEWS être «disponible». 

Il est pressenti pour mener la campagne des Républicains en juin, et a affirmé qu'il serait nécessaire de modifier le programme de François Fillon pour remporter ces élections, qu'il juge tout de même «gagnables», rapporte Reuters. «Si les Français veulent une alternance sans équivoque, s'ils veulent tourner la page de Hollande et de Macron (...) alors dans ce cas-là, les Français choisiront un gouvernement de droite et de centre-droit», a-t-il affirmé, avant d'ajouter : «Et dans ce cas-là, je suis disponible pour (...) diriger le gouvernement, sur la base de la volonté des Français».

Jean-Luc Mélenchon

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© THOMAS SAMSON / AFP

Mais si la cohabitation penchait plutôt vers la gauche ? Invité au JT de 20 heures de TF1, le candidat de la France Insoumise, qui a réalisé un score historique lors du premier tour, a déclaré que les législatives représenteraient «le vrai jugement politique, celui qui va confirmer l'orientation du pays»

«Je suis prêt à gouverner ce pays si nous conquérons la majorité», a-t-il déclaré. «Tout va se jouer aux élections législatives». Jean-Luc Mélenchon a expliqué que selon lui, la France allait «se débarrasser de Madame Le Pen à cette élection présidentielle» et qu'il fallait, «dans un mois», se «débarrasser de la politique de Monsieur Macron».

Il a confié «réfléchir» à se présenter aux élections législatives, et qu'il y avait «plusieurs villes» où il pourrait être candidat : «Oui, je me vois comme le chef de cette nouvelle coalition majoritaire dans le pays». Et face à la question d'être Premier ministre en cas de cohabitation, le candidat de la France Insoumise a simplement répondu «Ah, il faudra bien qu'il s'y fasse».

Marine Le Pen

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© BERTRAND GUAY / AFP

La candidate du Front National pourrait bien accéder au gouvernement, malgré sa défaite au second tour de la présidentielle. Elle a affirmé jeudi 7 avril espérer obtenir une majorité parlementaire grâce aux élections législatives, qui représentent selon elle «l'amplification des choix faits par les Français à la présidentielle». Il se pourrait que le résultats des élections législatives de juin lui permettent de prendre le contrôle de Matignon malgré tout. 

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