Maire de Laigneville (Oise), Christophe Dietrich a pris un arrêté municipal interdisant à ses habitants de décéder à leur domicile.
Au travers de cet arrêté «absurde» et «symbolique», le maire souhaite alerter sur le manque de médecins dans sa ville de 5.000 habitants, «en voie de désertification médicale».
Le maire de #Laigneville prend un arrêté pour interdire aux habitants de décéder à domicile #insolite #desertmedical pic.twitter.com/X9LQNzVIX1
— Pierre-André Delbecq (@DelbecqPA) 17 mai 2017
Six heures pour constater un décès
Une deuxième raison est également évoquée dans le décret pris par le maire : la durée pour constater un décès.
«Je réponds par l'absurde à une situation absurde. Ce matin, nous avons eu un décès dans la commune, et nous avons mis six heures à obtenir un certificat de décès car aucun médecin n'était disponible», témoigne le maire à France 3 régions.
Alerter les pouvoirs publics sur le problème de désertification médicale, tel est objectif de Christophe Dietrich. «Dans ma commune, il y a plus de 5.000 habitants, et seulement deux médecins qui partent à la retraite à la fin de l'année. Pour l'instant, ils ne sont pas remplacés ! On risque une crise sanitaire sans précédent depuis la fin de la guerre», raconte-t-il excédé.
Réformer le système de santé
Pour Christophe Dietrich, il est urgent de réformer le système de santé et notamment celui de la formation des médecins pour lutter contre la désertification médicale.
«Les médecins sont formés dans les des hôpitaux publics avec de l'argent public. Ils devraient contribuer au bien-être de la population rurale en échange», explique-t-il.
Le maire a même tenté de recruter lui-même des professionnels de santé en proposant des conditions de travail attractives avec une mise à disposition de locaux gratuitement et une prise en charge du secrétariat. Sans succès. Certains d'entre eux «avaient des prétentions très élevées», témoigne-t-il.
Le décret n'a toujours pas été transmis à la préfecture. Bien qu'illégal et si aucune réponse n'est donnée, le maire a menacé de le faire.