L’observatoire des inégalités publie son rapport 2017 sur les inégalités en France, et un premier constat se dégage : elles sont en hausse.
Ce deuxième rapport (la première édition était publiée en 2015) porte sur plusieurs domaines : les revenus, l’éducation, le travail, les modes de vie et les territoires. Il décrit des inégalités entre riches et pauvres, mais aussi entre les différences classes sociales et professionnelles et entre les genres. Pour en arriver à ces conclusions, l’observatoire des inégalités s'est appuyé dans la mesure du possible sur des données recueillies pendant dix ans.
Des revenus toujours plus inégaux
Les inégalités de revenus continuent de se creuser entre les plus riches et les plus pauvres. Les revenus mensuels des 10 % les plus aisés ont augmenté de 272 euros, alors que les 10 % les plus défavorisés ont perdu 31 euros par mois. Un chiffre illustre encore mieux cet écart, les 10 % les plus riches détiennent plus du quart de l’ensemble des revenus (27,3 %).
Le nombre de pauvres a fortement augmenté : ils sont désormais à 5 millions, soit 950.000 personnes de plus en dix ans. Dans ce domaine, la hausse des inégalités touche principalement les jeunes. Plus d’un tiers des personnes vivants sous le seuil de pauvreté (36 %) ont moins de 19 ans.
L'éducation s'améliore
Ce domaine fait presque figure de bon élève, puisque c’est le seul dans lequel les inégalités n’ont pas augmenté. En s’y penchant de plus près, l’école continue tout de même d’amplifier les différences, mais de manière moins forte qu’avant.
60 % des élèves d’enfants d’ouvrier sortent du système scolaire sans diplôme, tandis qu’ils ne sont que 6% chez les enfants d’enseignants. En revanche, le taux d’accès à la seconde générale pour les catégories défavorisées est en légère hausse. Quant à la part de filles dans les universités, elle a augmenté elle aussi.
Le travail en mauvaise passe
Dans le domaine du travail, tous les voyants sont au rouge, principalement en raison des mauvais chiffres du chômage mais aussi de la dégradation des conditions de travail (emplois précaires, temps partiels subis).
Tout comme la pauvreté, ce sont les jeunes qui sont principalement frappés par le chômage. Parmi les 15-24 ans, ils sont 22,1 % à être touchés, contre 9,4 % chez les 25-49 ans et 6,7 % chez les 50 ans et plus.
L’écart de salaire est très marqué entre les ouvriers (2 188 euros par mois en moyenne en fin de carrière) et les cadres (7 854 euros).
Quant aux inégalités salariales entre les hommes et les femmes, ces dernières gagnent 10,5 % de moins que leurs homologues masculins à poste équivalent.
Des modes de vie différents
Dans cette catégorie, les inégalités varient énormément selon les domaines. Concernant la propriété, elles ne cessent de se creuser. Parmi les 10 % les plus pauvres, près d’un tiers vivent dans un logement surpeuplé, un chiffre en hausse de 6,2 % en seulement sept ans.
Les moins riches deviennent de moins en moins propriétaires, la part des ménages des 25 % les moins riches possédant un logement a chuté de 6,1 % en dix ans.
À l’inverse, en terme d’espérance de vie, les inégalités tendent à s’estomper. Les cadres vivent en moyenne 6,4 ans de plus que les ouvriers mais ce chiffre n’a pas changé depuis deux générations. Quant à l’espérance de vie entre les hommes et les femmes, elle se rapproche, puisque l’écart à baissé d’1,4 année. La gente masculine vit en moyenne jusqu'à 79,3 ans, les femmes jusqu'à 85,4 ans.
Les territoires, vecteurs d'inégalités
En France, les inégalités sont étroitement liées au territoire et au lieu d’habitation, car les infrastructures sont loin d’être égales. L’Etat travaille cependant à estomper ces différences et la politique urbaine offre des évolutions en ville, même si en termes de revenus, les pauvres sont plus pauvres et les riches plus riches.
La situation ne s’améliore pas non plus dans les zones rurales isolées, qui restent celles où le niveau de vie médian est le moins élevé.