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4 ans requis contre les fournisseurs des steaks contaminés

En juin 2011, l'Agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais avait alerté sur des cas d'intoxications alimentaires à une souche spécifique de la bactérie E.coli, 0157H7, particulièrement nocive [PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives] En juin 2011, l'Agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais avait alerté sur des cas d'intoxications alimentaires à une souche spécifique de la bactérie E.coli, 0157H7, particulièrement nocive [PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives]

Des peines de quatre ans de prison dont trois ferme ont été requises jeudi devant le tribunal correctionnel de Douai contre deux anciens responsables de la société SEB, fournisseur des steaks hachés contaminés à la bactérie E.coli achetés chez Lidl en 2011.

Guy Lamorlette, 76 ans, ex-gérant de cette société basée à Saint-Dizier (Haute-Marne), et Laurent Appéré, 46 ans, ancien responsable qualité, étaient poursuivis notamment pour «blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité» et «tromperie sur une marchandise entraînant un danger».

Une quinzaine de victimes, des enfants de sept mois à 8 ans, ont été formellement identifiées lors de l'enquête sanitaire. Après avoir mangé ces steaks hachés de marque «Steak country» en juin 2011, ils ont souffert de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) provoquant de graves lésions rénales.

Un enfant handicapé à vie

Le plus atteint des enfants, Nolan, 7 ans aujourd'hui et qui est apparu au premier jour d'audience en fauteuil roulant, a perdu 90% de sa motricité et est handicapé mental.

«Donner à manger un aliment de base à des millions de Français, c'était une lourde responsabilité. On espérait qu'une organisation, une vigilance, des contrôles sinon accrus, au moins minimum, soient observés alors que les risques sont parfaitement connus», a dénoncé le procureur Jean-Baptiste Miot dans ses réquisitions.

«M. Lamorlette était chargé d'équilibrer le plateau des nécessités économiques et celui de l'impératif sécuritaire et hygiénique. Il a allégé le second au fil du temps au profit du premier», a-t-il poursuivi, pour demander en outre, contre lui uniquement, 50.000 euros d'amende.

Entre autres manquements, les deux responsables ont modifié le plan de maîtrise sanitaire sans en référer aux services vétérinaires de l'Etat. Ils ont aussi décidé de ne pas faire d'analyse spécifique à la dangereuse souche 0157H7 une fois constatée la concentration importante de bactérie E.coli dans les lots mis en cause.

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