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Pour Christian Jacob, il n'y a «pas de partage dans le pouvoir» avec Macron

«Si le débat ne vit pas à l'Assemblée (...), si cela ne se passe pas dans l'hémicycle, cela peut à un moment se passer dans la rue ou ailleurs» [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Christian Jacob estime ce dimanche qu'il y a un «côté calcul» d'Emmanuel Macron dans la convocation d'un Congrès à Versailles la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre.

Sur BFMTV, le président des députés LR a mis en garde le président contre un «pouvoir sans partage», «Je suis surpris sur la forme, l'intervention du président de la République qui va se faire la veille de celle du Premier ministre, de par la légitimité qui est celle du président, cela va forcément écraser l'intervention du Premier ministre (...)», a estimé M. Jacob.

Macron «joue astucieusement entre la lettre et l'esprit de notre Constitution», a-t-il décrypté avant d'ajouter : «Il y a un côté calcul, qui est de sa responsabilité», estimant que le président aurait aussi bien pu convoquer un Congrès en septembre ou octobre. M. Jacob a jugé qu'en ce début de quinquennat il n'y avait «pas de partage dans le pouvoir».

Le député LR Eric Ciotti a pour sa part estimé sur différents médias qu'il s'agissait d'une «humiliation totale pour le Premier ministre».  «Tout est verrouillé, jusqu'au plus haut point, vous avez vu dans le Journal officiel que les collaborateurs du président allaient être conjoints pour certains d'entre eux avec le Premier ministre, cela ne s'est jamais vu!», s'est-il exclamé. «Cela veut dire que tous les arbitrages seront rendus à l'Elysée», a-t-il dit.

Un gouvernement «un peu moins démocrate»

Pour «plus d'efficacité» lui demande la journaliste ? «A partir du moment où l'on ne partage pas le pouvoir on est plus efficace, simplement on est peut-être un peu moins démocrate aussi», a-t-il lancé. Alors qu'il a réclamé au président un «arbitrage» en faveur des droits de «l'opposition» à l'Assemblée, M. Jacob a indiqué qu'il s'était vu répondre qu'«au titre de la séparation des pouvoirs (Emmanuel Macron) ne peut pas intervenir».

«Si le débat ne vit pas à l'Assemblée (...), si cela ne se passe pas dans l'hémicycle, cela peut à un moment se passer dans la rue ou ailleurs», a encore mis en garde M. Jacob, alors que la désignation du député «constructif» Thierry Solère comme questeur au détriment du candidat LR a crée un psychodrame à l'Assemblée. Enfin il a critiqué le choix des ordonnances pour la réforme du droit du travail, assurant qu'on «ne gagne pas de temps» avec cette procédure. «Il y a un risque majeur à ne pas assumer à avoir un débat sur ce sujet à l'Assemblée», a-t-il dit.

Par ailleurs, il a dressé un parallèle entre Emmanuel Macron et le président américain Donald Trump. Macron «refuse le débat direct avec les journalistes pour faire des interventions solennelles», a-t-il remarqué, estimant que «sur la forme, il y a certaines comparaisons», a-t-il dit. «On est dans la com', dans l'omniprésidence», a jugé pour sa part Eric Ciotti. «Thomas Pesquet qui va au séminaire du gouvernement pour dire "il faut prendre de la hauteur", là on est dans la pure communication et dans la stratégie de communication!», a-t-il dit.

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