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La gauche espère renaître

Benoit Hamon a annoncé son départ du PS samedi 1er juillet. [THOMAS SAMSON / AFP]

Miné par les défaites, l’ancien parti présidentiel cherche un renouveau entre La France insoumise et La République en marche. Un défi immense. Se reconstruire après la débâcle.

Après l’ex-Premier ministre Manuel Valls la semaine dernière, c’est l’ancien frondeur Benoît Hamon qui a quitté le navire socialiste ce week-end. Des départs qui sont venus confirmer le délitement annoncé de la formation politique, battue dans les urnes au cours des derniers mois.

Mais le parti, qui fait face à un chantier immense, espère renaître de ses cendres et tirer son épingle du jeu face aux autres forces de gauche.

Une maison en reconstruction

Si la structure du parti est réduite à peau de chagrin – notamment à l’Assemblée, où siègent seulement 28 députés socialistes –, ses figures comptent encore se faire entendre. «Je quitte un parti, mais je n’abdique pas l’idéal socialiste», a affirmé samedi Benoît Hamon, au terme d’un discours prononcé devant des milliers de personnes, à Paris, pour le lancement de son «Mouvement du 1er juillet».

Une formation dont la vocation est de devenir l’une des «poutres» de la «maison commune de la gauche», susceptible de rassembler les différentes familles à l’horizon 2019, un an avant l’échéance des municipales.

L’appel du pied a été entendu par l’ancienne ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, qui a claqué la porte du PS pour rejoindre Hamon, ainsi que par l’eurodéputé vert Yannick Jadot et le communiste Christian Picquet, tous deux présents au meeting. Toutefois, la démarche de l’ex-candidat à la présidentielle apparaît, pour l’heure, solitaire.

Une foule de nouveaux mouvements ?

De nombreux ténors du PS, comme son ex-patron Jean-Christophe Cambadélis, comptent en effet respecter la nouvelle direction collégiale de Solférino, qui sera désignée en fin de semaine, tandis que d’autres personnalités espèrent jouer leur carte personnelle.

«Macron ayant ouvert la marche, beaucoup veulent créer un mouvement transpartisan, citoyen», relève le politologue Philippe Moreau Chevrolet. A l’image notamment d’Anne Hidalgo, Christiane Taubira et Martine Aubry, qui ont lancé mi-mai le mouvement «Dès demain».

Un parti entre deux feux

Si le Parti socialiste peine à exister, c’est aussi parce qu’il est pris entre deux feux. D’une part, La République en marche, majoritaire dans l’hémicycle, qui peut prétendre séduire l’aile progressiste des socialistes. De l’autre, La France insoumise, représentée par Jean-Luc Mélenchon, qui entend devenir la «véritable opposition», une gauche plus à même de parler aux classes populaires.

«Difficile pour les électeurs de voir l’intérêt d’avoir encore un Parti socialiste», résume Philippe Moreau-Chevrolet. Mais un espoir existe : si le quinquennat prenait un virage plus à droite que prévu, le PS pourrait à nouveau incarner la «gauche de gouvernement», selon le spécialiste. A condition d’avoir mené à bien sa reconstruction. 

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