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Macron donne son tempo

Après avoir parcouru la longue galerie menant à la salle du Congrès, Emmanuel Macron, le visage grave, est monté à la tribune de l’hémicycle, devant plus de neuf cents élus. [AFP]

Les «grandes orientations» du quinquennat ont été détaillées devant les parlementaires. Une tribune vivement critiquée par l’opposition.

Cinq ans pour agir. Emmanuel Macron a officiellement précisé le cap de son quinquennat, lundi, en s’exprimant devant la quasi-totalité des députés et sénateurs réunis en Congrès au château de Versailles. Une allocution solennelle – la troisième depuis la révision constitutionnelle de 2008 – d’une heure et demie, pendant laquelle le président de la République a confirmé les «priorités» de son mandat. Avec l’ambition de donner «du sens» aux réformes.

Un programme sur les rails

Après avoir parcouru la longue galerie menant à la salle du Congrès, Emmanuel Macron, le visage grave, est monté à la tribune de l’hémicycle, devant plus de neuf cents élus. Dans la foulée d’une minute de silence en hommage à Simone Veil, il a critiqué les «années immobiles» et «agitées» de ses prédécesseurs, et martelé les mots d’ordre des cinq ans à venir : «efficacité, représentativité et responsabilité».

Premier engagement réaffirmé, une réforme des institutions «d’ici à un an», actée par référendum «si nécessaire», qui prévoit la réduction d’un tiers du nombre de parlementaires et l’introduction d’une dose de proportionnelle pour les législatives, entre autres.

Côté sécurité, le chef de l’Etat souhaite non seulement renforcer la coopération européenne, «fragilisée» par la bureaucratie, mais aussi intensifier la lutte antiterroriste, en remplaçant «à l’automne» l’état d’urgence par des lois placées sous surveillance judiciaire.

Rappelant la défiance des Français vis-à-vis de leurs représentants, il a également promis de combattre «l’impunité de quelques puissants», tout en appelant les médias à «en finir avec cette recherche incessante du scandale».

Autant de propositions que le chef de l’Etat avait déjà distillées pendant sa campagne, comme sa volonté de «libéraliser» le droit du travail, de «mieux endiguer» les migrations par la lutte contre les trafics, ou encore de «réformer» le système de l’asile politique.

Une méthode critiquée

Alors que cette tribune, déclarée devant des parlementaires majoritairement «en marche», a vocation à devenir un «rituel» annuel, les détracteurs grincent déjà des dents. L’opposition regrette en effet la stratégie d’Emmanuel Macron de s’adresser au peuple à la veille du discours du Premier ministre, qui se voit réduit au rang de «collaborateur».

Ironisant sur la «monarchie présidentielle», les parlementaires communistes et les députés de La France insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, ont boycotté le rendez-vous, les premiers préférant manifester à deux pas du Congrès, tandis que les seconds se sont rassemblés place de la République, à Paris. Même la droite évoque, de son côté, un «pouvoir sans partage».

Des critiques de forme qui risquent de se multiplier à mesure que les réformes de fond sont engagées. Sauf si l’exécutif dévie de son cap annoncé.

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