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Le juge Lambert a écrit une lettre avant son suicide

«Je n'ai plus la force de me battre», a-t-il notamment écrit dans cette lettre adressée au Parisien. [JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

L’ex-juge Lambert, premier magistrat instructeur de l’affaire Grégory, a laissé une longue lettre dans laquelle il s’explique sur les raisons de son suicide.

Jean-Michel Lambert avait été retrouvé mort le 11 juillet dernier à son domicile du Mans. Si sur les lieux, aucun mot n’avait été retrouvé, l’homme avait rédigé quatre courriers, dont l’un a été adressé à un journaliste de l’Est Républicain.

Dans cette lettre éloquente, l’ancien juge annonce son intention de se donner la mort, évoquant longuement l’affaire Grégory, qui vient d’être relancée avec la mise en examen des couples Jacob et de Murielle Bolle.

«La machine à broyer s'est mise en marche»

«Cet énième ‘rebondissement’ est infâme. Il repose sur une construction intellectuelle fondée en partie sur un logiciel. La machine à broyer s’est mise en marche pour détruire ou abîmer la vie de plusieurs innocents, pour répondre au désir de revanche de quelques esprits blessés dans leur orgueil ou dans l’honneur de leur corps», écrit-il.

Jean-Michel Lambert réaffirme l'une de ses convictions dans l'affaire : «Bernard Laroche est innocent». Inculpé pour meurtre, Bernard Laroche avait finalement été libéré, faute de preuves. Six semaines après, Jean-Marie Villemin, père du petit Grégory le tuait, persuadé de sa culpabilité.

Estimant que les nouvelles investigations «sont vouées normalement à l’échec», l’ancien magistrat dit ne pas vouloir servir de «bouc émissaire». Déchargé de l’affaire Grégory en 1986, celui qui a été surnommé le «petit juge» a longtemps été désigné comme l’un des responsables du fiasco judiciaire de l’enquête.

«Si j’ai parfois failli, j’ai cependant la conscience parfaitement tranquille quant aux décisions que j’ai été amené à prendre. On ne connaîtra jamais la vérité parce qu’on refuse de voir la vérité […] Je préfère sonner la fin de partie pour moi. L’âge étant là, je n’ai plus la force de me battre», souligne-t-il à la fin de sa lettre. 

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