Les aides personnelles au logement (APL) sont réduites de 5 euros mensuels pour leurs 6,5 millions de ménages bénéficiaires à compter du 1er octobre, et pourront à l'avenir voir leur montant diminué par simple arrêté
Selon un décret daté du 28 septembre publié vendredi, le montant de ces aides est minoré d'un montant forfaitaire fixé par arrêté, une baisse qui s'applique «aux prestations dues à compter du 1er octobre», soit définitivement.
En outre, désormais le montant des aides au logement peut être diminué d'une somme forfaitaire par simple arrêté, précise de son côté un arrêté du 29 septembre qui modifie la formule de calcul de ces prestations.
Enfin un deuxième arrêté pris le même jour, revalorise ces prestations de 0,75%, soit l'évolution annuelle de l'indice de référence des loyers (IRL), également à compter du 1er octobre, et fixe à 10 euros contre 15 euros auparavant, leur montant minimum.
La Cnaf (Caisse nationale des allocations familiales) dont le président du conseil d'administration Jean-Louis Deroussen avait dénoncé, le 25 juillet, une «mesure brutale et injuste» frappant «les plus faibles, les plus démunis», a émis un avis défavorable contre ces textes, tout comme le Conseil national de l'habitat (CNH). Ces deux avis sont consultatifs.
Les étudiants inquiets
Fin août le Premier ministre Edouard Philippe avait qualifié de «pas intelligent» ce coup de rabot qui représente une économie mensuelle de 32,5 millions d'euros pour le budget de l'Etat, et l'avait justifié par la nécessité de réaliser les économies prévues dans le budget 2017, par la majorité précédente.
Si des mesures avaient déjà été prises durant le quinquennat de François Hollande, «rien n'avait été mis en œuvre» selon Matignon, qui avait ajouté qu’«il n’est, en revanche, pas question du tout de supprimer les APL».
Une tentative de rassurer les étudiants insuffisante. Principaux bénéficiaires des APL - 800.000 d’entre eux - ces derniers sont nombreux à réagir négativement à cette baisse sur les réseaux sociaux. Les APL ont représenté une dépense de 20 milliards d'euros en 2016.
- Et là je dis : "je baisse les APL pour compenser la baisse de l'ISF." pic.twitter.com/pUJTR3ZJ6g
— Romain Gros (@Gros_Romain) 22 juillet 2017
J'ai hâte que Cédric Villani m'explique par des calculs complexes comment le Crous va baisser le loyer de mon logement pr compenser les APL
— Candide (@_C_D_A) 22 juillet 2017
Les APL me permettent de pas avoir un travail en plus de mes études, ce qui me permet de réviser et d'avoir une mention chaque année.
— -A Lexou (@Piuntpiunt) 22 juillet 2017