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Grasse : 6 mois de prison ferme pour un concierge amateur de vidéos pédophiles

Plus de 24.000 vidéos retrouvées dans l'un de ses ordinateurs[PATRICK KOVARIK / AFP]

Un concierge de Grasse (Alpes-Maritimes) est poursuivi pour l'enregistrement sur internet de vidéos pornographiques mettant en scène des enfants. 

Son avocat lui-même les a qualifiées d'insoutenables. L'accusé a été condamné à 18 mois de prison dont douze avec sursis et maintenu en détention lundi.

C'est en téléchargeant des fichiers particulièrement violents que cet homme de 47 ans, divorcé puis remarié avec une Mauricienne et membre d'une Eglise pentecôtiste, avait attiré l'attention des enquêteurs spécialisés de la police judiciaire de Nice. Dans l'un de ses ordinateurs, saisis en avril 2016, la trace de plus de 24.000 vidéos avait été retrouvée.

Une infime partie était lisible dont 135 vidéos pédopornographiques. Un second disque dur contenait également 26 vidéos et quatre photos tombant sous le coup de la loi. Toutes téléchargées gratuitement, et cela durait depuis environ dix ans.

«Dangerosité majeure»

«Comment en êtes-vous arrivé là ? C'est misérable pour tout le monde», l'interroge le président Marc Joando en donnant lecture d'un rapport psychiatrique concluant à des indices de «dangerosité majeure», document resté plus d'un an dans un tiroir, avant que la procédure ne débouche sur l'arrestation du concierge.

«Je ne réalisais même pas (...) je cherchais tout ce qui est pornographique», répond ce dernier qui minimise ses intentions quand on l'interroge sur les mots clés qu'il tapait pour lancer la consultation, «viols», «inceste», «frère de 15 ans», «soeur de 11 ans».

«Monsieur J. ne fera pas croire que ces vidéos sont arrivées par magie sur son ordinateur!», s'exclame le représentant du parquet qui requiert 18 mois ferme. «C'est parce que vous existez et qu'il y a des clients que ces images sont tournées», assène Me Caroline Rémond, représentante de L'Enfant bleu, association de lutte contre l'enfance maltraitée qui s'était portée civile et avait médiatisé l'affaire.

Violé à l'âge de 16 ans

«Je tapais "viols" et il sortait des titres, ça oui», avoue le concierge, lui-même père d'un collégien dont il a la garde le week-end et les vacances. «C'était pour m'occuper l'esprit et ne pas penser à ce qui me faisait de la peine, je me réfugiais là-dedans», dit-il. D'un ton détaché, il confie qu'il a été violé à 16 ans en internat d'hôtellerie.

A la fin de l'audience, il craque. Son propre fils de 13 ans a été surpris avec des images pornographiques qui circulaient au collège. «Ne fais jamais ça, tu arrêtes tout de suite!», raconte-t-il avoir réagi, en larmes. «Même une image, c'est une de trop (...) Mais la solution, vous l'avez, ce n'est pas de l'incarcérer», plaide son avocat Me Eudes Loubaki-Kaya, réclamant une obligation de soins et de suivi socio-judiciaire pour son client. Il sera entendu.

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