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Montpellier : les radicaux de gauche et de droite organisent leur réunification

Laurent Hénart, l'actuel patron du PR, devrait partager la présidence du nouveau parti des radicaux avec Sylvia Pinel, à la tête du PRG. [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]

Réunis samedi à Montpellier pour des journées d'été communes, radicaux de gauche et «valoisiens» ont clamé leur volonté de s'unir après 45 ans de séparation, au sein d'un parti qui devra être «indépendant» de la République en marche, et présenter ses propres candidats aux élections.

«Il me semble important que cette journée ait lieu» et «qu'on aille vers une réunification. (...) Je crois qu'il y a tout un espace qui est en train de s'ouvrir pour nous les radicaux, et il faut qu'on saisisse cette chance», a déclaré le député REM Philippe Huppé, issu du Parti radical valoisien (PR), à l'entame d'un débat de politique générale de quelque trois heures. «Les REM dont je fais partie au Parlement ne portent pas cette philosophie que le radicalisme porte. Parfois derrière certaines idées il y a un petit vide chez les REM (...) Sachons couper les liens et exister par nous-mêmes», a-t-il glissé. S'exprimant peu après lui, la députée LREM Stéphanie Kerbarh (issue du PRG) a souligné la nécessité pour les radicaux de s'unir «pour que le projet du président de la République devienne réalité» -s'attirant les huées d'une partie de l'assistance.

«Merci à Stéphanie Kerbarh qui vient de nous prouver à quel point il était important que nous formions un parti indépendant», a réagi sous les applaudissements le secrétaire général du PRG Guillaume Lacroix, animateur du débat avec son homologue du PR, Nathalie Delattre. Nathalie Delattre a renchéri quelques minutes plus tard : «Ce que l'on souhaite c'est de pouvoir en toute indépendance (...) préparer les prochaines échéances électorales, les européennes, puis les prochaines municipales et ensuite les présidentielles, puisque je pense qu'un parti indépendant a vocation à avoir un candidat».

Ne pas être des «supplétifs»

Une idée partagée par M. Lacroix, a-t-il assuré à l'AFP. Membre du gouvernement, le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard (PRG) a exprimé une position plus nuancée auprès de la presse. «On peut toujours donner de l'espoir à un parti, avoir de l'ambition, c'est légitime. Commençons par le début, le début c'est cette réunification. Cette réunification (...) elle a été rendue possible par l'élection présidentielle», a-t-il souligné.

Tout au long du débat, les militants et cadres des deux partis ont affirmé leur volonté de ne pas être des «supplétifs» d'En Marche, certains critiquant parfois les projets du gouvernement, comme la réduction du nombre d'élus ou la taxation des PEL. «Quand on n'est pas d'accord, notre obligation est de le faire savoir», a abondé M. Lacroix, affirmant que le PRG ferait prochainement entendre sa voix sur le logement. «Il ne faut pas être des beni-oui-oui», lui a fait écho l'ancienne ministre Emmanuelle Cosse, dont le parti, l'UDE, est invité de ces journées. Le PR et le PRG, séparés depuis 1972 et engagés respectivement depuis dans des majorités de droite et de gauche, ont décidé de s'unir après l'élection d'Emmanuel Macron.

Le premier acte de cette union sont ces universités d'été, auxquelles participent jusqu'à dimanche environ 600 personnes. Le mariage sera officiellement conclu lors d'un congrès à Paris les 9 et 10 décembre. Dans un premier temps, les présidents des deux partis, Laurent Hénart et Sylvia Pinel, se partageront la co-présidence du nouveau parti, selon Mme Delattre. Le nom du nouveau parti fera l'objet d'une consultation, et sera décidé lors du congrès. «Certains se disent pourquoi pas Parti républicain radical, d'autres parlent des radicaux et progressistes», a-t-elle dit.

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